Showing posts with label Phnom Penh. Show all posts
Showing posts with label Phnom Penh. Show all posts

22 September 2006

Me revoila apres une longue absence due a la paresse mais surtout a une reflexion vexante mais neanmoins assez appropriee de mon conjoint : "Tu commences a me les briser avec ton blog, en plus t auras rien a raconter en rentrant !". Mmmmh oui peut-etre.
Donc je ne m etendrai pas maintenant sur notre visite aux charniers des Killings Fields (et sur notre desarroi lorsque l on s est rendu compte que les tissus et les morceaux de bois blancs incrustes dans le sol sur lequel on marchait etaient en realite les vetements et les os des victimes des khmers rouges), ni sur notre periple a Phnom Chisor (et notre ascension laborieuse en plein soleil des 400 marches menant au sommet de la colline - "Phnom" signifiant "colline" pour les non khmerophones - et a son attraction principale : les ruines d un temple du XXeme siecle et une vue de malade sur toute la region), ni sur notre semi deception a la reserve de Phnom Tamao (reserve ou zoo ? difficile a dire... Autre interrogation : qui est le plus primate entre le gibbon qui se balance sur sa branche en se grattant l aisselle et le khmer parvenu qui secoue les grillages en braillant comme un imbecile pour faire peur aux animaux ?). Je ne vous parlerai pas non plus de l etat des routes des qu on sort du centre ville, des nids de poules qui deviennent des nids d autruche et des nuages de poussiere qui nous ont fait louer le seigneur d avoir pris un taxi ferme au prix fort de 50 dollars, quitte a entamer serieusement notre reputation inebranlable de routards de l extreme...
Je pourrais par contre vous parler de notre rencontre inattendue avec une troupe de proselytes chretiens venus tout droit de Singapour pour retablir les orphelins de la CPCDO dans le droit chemin et leur enseigner la bonne parole de Jesus.
Ils ont donc debarque en tuk tuk mercredi matin, les bras charges de cahiers et de materiel (discreditant totalement les pauvres cadeaux que nous venions d acheter genereusement aux enfants, en tout et pour tout 1 ballon, deux petites jeux de balle, une corde a sauter, du vernis a ongle et des accessoires a cheveux pour les filles...). A peine notre cours d anglais termine, c est parti : chansons chretiennes avec choregraphies, un peu a la Macarena, pendant que le "chef" essaie de nous convaincre de venir visiter une eglise methodiste voisine avec lui apres avoir dejeune avec le pasteur bien sur... "Plutot mourir" nous exclamons nous (mentalement) de concert et nous nous esquivons une premiere fois.
Malheureusement, le lendemain, les intrus sont toujours la et il me faut a nouveau endurer le discours evangeliste de ce brave Singapourien pendant que Jean (le petit malin) fait semblant d etre tres occupe a enseigner les subtilites des expressions idiomatiques brittaniques les plus complexes ("What time is it ? It is twenty past ten")a Sopheap et Lon.
Finalement je n y tiens plus et lui suggere : "Dont you think we should let them freely choose their religion ?". Apres une bref rictus de vexation, mon interlocuteur reaffiche son sourire extralarge et entreprend une apologie du christianisme qui est "la seule religion comportant les vraies valeurs, contrairement au bouddhisme qui est centre sur l individu et ne prend pas en compte l amour du prochain, le partage et l empathie". Ah bon, c est pourtant l impression que j avais eue, en voyant les centaines de pelerins offrir fruits et riels aux mendiants devant les pagodes de la ville... "D ailleurs ce nest pas pour rien qu en Occident, pays majoritairement chretien, il n y a plus de guerres ni de pauvrete" poursuit il. C est vrai, d ailleurs les pays chretiens ne font jamais la guerre, regardez les USA...
Bon j arrete la ma critique car il faut savoir que ces gens on tout de meme finance et construit l annee passee un nouveau sol en dur pour l orphelinat, un vrai toit en metal (et plus en paille) et des coffres pour que chaque enfant puisse avoir un endroit ou mettre ses (peu nombreuses) affaires personnelles. Le Jesus-Brainwashing est donc le prix a payer ameliorer le quotidien des enfants. Un moindre mal donc. Il reviennent donc tous les 6 mois environ passer du temps avec les enfants et verifier que tout se passe bien dans leur petit protectorat.
Jeudi a donc ete notre dernier jour a l orphelinat, a cause du festival Pchoum Ben qui commence et durant lequel beaucoup d enfants retournent dans le peu de famille qui leur reste en province. C est la fete des fantomes. Si j ai bien compris, en gros, il faut visiter un max de pagodes possibles et offrir du riz ou mieux si on peux (j en ai pas encore vu offrir du caviar pour le moment) aux esprits des morts de ta famille. Et comme les esprits se baladent de pagode en pagode, tu maximises tes chances si tu offres du riz dans chaque pagode.
La religion est un peu etrange ici, dans les temples les buddhas font schmolitz avec les Vischnus et les Shivas, on dirait qu ils ont le posterieur entre deux chaises comme on dit. Et l ambiance pagode (du moins pendant le Pchoum Ben Festival) n a rien a voir avec le silence respectueux et le recueillement des eglises chretiennes occidentales : ici c est priere au porte voix, des enfants qui courent, crient et chahutent pendant que les parents papotent entre deux batons d encens et que des petits vendeurs proposent aux gens de changer leurs gros billets en petites coupures a offrir aux mendiants ou aux esprits (et donc indirectement aux moines, qui ne font vraiment pas pitie, bien replets dans leur drap orange).
Voila, je pourrais encore vous raconter bien plus, mais je suis pas non plus au Cambodge pour recevoir le prix Pulitzer du blog de voyage, j ai des trucs a visiter moi (et des billets de bus pour HoChiMinhVille a acheter !).
Lia Huey !

18 September 2006

- Bonjour chers amis, ce soir, petit K-Way bleu passe la parole a grand K-Way gris et rouge pour vous raconter nos aventures pluviales...
- Tout a fait et je remercie petit K-Way bleu de me laisser m'exprimer ici. Je me propose donc de vous conter aujourd'hui nos mesavantures motocycletales. Tout commence lorsque nous prenons la decision de louer une motocyclette khmere. En effet, Alex et moi nous sommes vite rendu compte que les trajets hotel-orphelinat a coup de motodops allaient vite depasser notre budget affecte au transport ; On debarque donc chez "Lucky Lucky", qui n'a de lucky que le nom puisqu'apres avoir lache mon passport a la charmante demoiselle de la reception, le "prepose aux breles" nous designe un engin douteux, dont la marque "Daelim" evoque plus une marque de deodorant bas de gamme que celle d'une moto. En effet, la bete ne freine pas ou alors tres mal, a tel point que le frein moteur, lui par contre tres efficace, nous tirera de pas mal de situations "delicates" (Alex se souvient encore des accoups en avant faits aux abords des carrefours... Vous savez, ces accoups qui vous propulsent le menton dans le guidon des que vous relachez la poignee des gaz. Je la rassure en lui affirmant que je le fais expres, dans le but qu'elle se serre un peu plus contre moi). Outre les freins, un autre probleme est celui des pneus, visiblement sous-gonfles, heureusement sans grande consequence lorsque nous roulons (la chaleur aidant). Neanmoins, notre premiere sortie se soldera par un echec complet puisqu'apres s'etre risque dans la circulation franchement chaotique de Phnom Penh (qui necessiterait elle aussi un recit detaille) plusieurs "co-galeriens" nous font de grands signes a chaque depassement. Nous comprenons finalement que notre pneu arriere est completement plat... Distance estimee depuis LUCKY-LUCKY : 7500 metres. Meteo : deluge.
Bref, nous supportons tant bien que mal nos mesanventures mecaniques avec cette fichue brele d'un autre temps qui petarade comme un moteur diesel a 1 temps et qui semble incarner tout ce que l'expression "mauvaise serie" peut signifier.

Cependant, notre patience atteint ses limites lorsque vendredi soir, sur le chemin de notre loueur prefere dont il est maintenant inutile de rappeler le nom, nous tombons nez a nez avec un schtroumpf gesticulant. Oui, le policier khmer affecte a la circulation est tout de bleu vetu - pantalon fonce et chemise claire - et arbore fierement un casque de motard ouvert - blanc - qu'il juge necessaire de garder lorsqu'il met pied a terre. On finit par le comprendre lorsqu'on prend conscience des dangers du traffique environnant auxquels s'expose notre ami. Mais pour nos yeux d'Occidentaux moyens lobotomises des le plus jeune age par les dessins animes du Club Dorothee, ce casque blanc entame serieusement la credibilite du gendarme. Donc nous nous rengeons docilement sur le cote de la route : "carramba, manquait plus qu'ca, on allait ramener cette maudite brele et on se fait pincer a 500m de l'objectif" entonnons-nous en coeur. Mais voila, autre fait marquant, le schtrumpf opere en bande. Ses amis, "schtrumpf-grincheux" et "schtrumpf-pas-content" accourent deja vers nous en sifflant. je coupe le moteur, Alex m'enguirlande discretement dans l'oreille "t'etais oblige de tourner au rouge !? T'es vraiment ch... a toujours vouloir faire le cake !" Et comme elle a raison, nous comprenons apres 5 minutes de gestes et autres dessins imaginaires sur le faux cuir de la selle que j'ai eu l'imprudence et surtout l'enorme malchance de faire un U-turn interdit devant l'un des 4 panneaux de signalisation qu'un aventurier-collectionneur un peu dingo pourrait debusquer a Phnom Penh. L'air reprobateur de mon schtrumf me fait craindre la fessee publique. Quant a Alex, elle nous voit deja ligotes dans une cellule infectee de cafards. On comprend finalement que devant l'impossibilite pour nous de montrer les papiers du monstre, il va falloir passer a la caisse. Evidemment, les bougres ne parlent pas un mot d'anglais, c'est donc a nouveau grace a la selle et a l'indexe que nous saisissons le montant : 50 usd, soit un peu plus d'un mois de salaire de schtrumpf. Heureusement pour nous, mes poches ne contiennent que 15 usd. Le schtrumpf, qui auparavant a pris soin de m'emmener a l'ecart (c'est a dire toujours au bord de la route, mais 5m plus loin) enterre definitivement la credibilite de sa caste et recolte son du, discretement mais un peu decu quand meme ; les francais qu'on croise cheveux aux vents en grosse cylindree doivent etre de bien meilleurs clients. Alex, pendant ce temps, reste sous l'etroite surveillance de "grincheux" et "pas-content" qui la scrute d'un air paternaliste et severe. Nous repartons enfin, ramener cette maudite machine chez LUCKY-LUCKY.

15 September 2006

Me voila donc encore en train d augmenter le PIB cambodgien par le biais de cet Internet Cafe dont je suis desormais une habituee : "Souasday, can I use the internet ?". Je sais meme ou sont les toilettes maintenant (la premiere fois, je m etais trompee avec la porte de la douche, ou j ai croise Chung Li en train de se secher... oups....mais c est comme ca, ici, les gens habitent derriere leur magasin et quand tu vas dans leurs toilettes, c est un peu comme si tu rentrais dans le monde mysterieux de l habitat khmer.... Plus si mysterieux que ca en fait, puisque la plupart des maisons donnent sur la rue et sont depourvues de porte, c est un peu du reality TV mais en live, tu vois Song Siphong allonge sur le canape devant le dernier Jackie Chan (oui oui, celui de 1988), pendant que sa chere et tendre recoud le pantalon du petit dernier alors que le cadet pedale comme un detraque avec son tricycle sur le carrelage, manquant de justesse le "stupa" familial, petit temple de recueillement bouddhiste qui se trouve dans toutes les maisons, souvent surkitch, agremente de petites lumieres bleues ou de guirlandes de noel, quand c est pas un de ces gros chats chinois avec la patte qui se balance d avant en arriere...
Apres une semaine d' "orphelination intensive", c est donc assez epuisee que j ecris ce blog... Apres avoir dormi 6 ou 7 heures par intermittence (voyages aux toilettes incessants de l un ou l autre d entre nous, toujours pas tres bien immunises aux bacteries khmeres...), le reveil sonne a 6.30.
Apres une douche rapide, un croissant quelque part si on trouve, on enfourche la becane pour 25 minutes de course folle dans cette ville de cingles (elue fierement ville aux routes les plus dangereuses de tous les pays asiatiques par le Cambodian Daily, avec une augmentation de 3% d accidents mortels par an...), le nez s imbibant gaiement de gaz d echappement et les yeux fixes sur ld' hypothetiques tuk tuks caches derriere ce gros 4X4 qui pourraient debouler par la droite, ou sur ce mec a moto qui roule a contresens sur la voie de velos, ou sur les camions a bananes qui te frolent dangereusement, non sans t avoir prealablement eclate les tympans de leur klaxons.... On traverse donc l immense Russian Boulevard, qu on pourrait appeler Avenue des Universites, aux noms les plus prestigieux (Royal university, Institute of Foreigne Languages - oui, foreigne avec un E -), et surtout plus vendues aux USA les unes que les autres (American school of Cambodia, American High School...).Ca doit etre un gage de qualite, un peu comme le label rouge pour les poulets...
Bref, au panneau "Northbridge University" on tourne a droite pour s engager dans un chemin digne d une epreuve du Camel Trophy : boue, trou, flaque geante qui s apparente presque a un mini lac les jours de pluie... Jean traverse les obstacles en veritable heros de la cambrousse pour nous mener a l orphelinat a l heure, c est a dire 8.30, debut du cours d anglais des petits (petit se referant surtout a la taille en fait, puisqu a notre grand etonnement, les enfants que nous prenions pour des bouts de chou de 6 a 10 ans ont pour la plupart 13 ou 14.... Vive les carences et le riz matin midi et soir !). Et c est parti pour 1.30 de rabachage et repetition d un maximum de mots, verbes et formules qui pourraient leur etre utiles dans un avenir quelconque : "I am happy" enonce-je clairement. " AYAAAM HAAAAPIIIIIII !" repondent-ils tous en choeur. - I am sad.
- AYAAAM SSAAAAAA !
- I am tired.
- AYAAAAAM TAAYYAAA !
- I am angry.
- AYYAAAAM AAAAANNNTRI !
(oui, ca fait un peu camp d endoctrinement des jeunesses hitleriennes parfois, je sais....). Bref, a 10h, acheves, alors que l on n'aspire qu a un petit instant de repit et une gorgee d eau fraiche, Srey Nit, Srey Neit, Dina, Phearun et les autres entament l offensive : pendant qu un te saute dans le dos, l autre t enfourne un livre d images dans la main pour que tu lises, tandis que le troisieme te supplie a coup de "Mommy, mommy, mommy !" (oui tout d un coup je me retrouve avec 46 enfants et aucun souvenir des accouchements...) de jouer avec lui a "Classico", une sorte de "Cantacoulege" a la khmer pour ceux qui connaissent... C est aussi sans compter les grandes declarations "I love John" regulierement inscrit au feutre au tableau au milieu d un gros coeur et les assaults de calins par les petits, plus discretement par les grands qui se contentent de s appuyer sur toi ou de te tenir la main...
A onze heure, profitant du "bol de riz time" des enfants, on s echappe dans un resto du coin pour enfin souffler un peu et se recueillir au milieu des mouches et des odeurs de porc grille, poulet marine, poisson frit ou boeuf fume... A l aide du precieux lexique de mon guide et de gestes equivoques je suis aujourd hui parvenue a expliquer au fils de la patronne que "la viande, non". La plupart des gens etant assez opaques au concept de vegetarisme ici, j ai presque crie victoire a l arrivee de mon assiette de legumes sautes... Vive le Lonely Planet. A 13h, l esprit aussi vide que l estomac plein de riz, nous nous redirigeons vers l orphelinat, ou Jean a pour mission d enseigner le francais au tresorier, un vieux beau de 35 ans qui espere faire sensation et percer dans la jet set en sortant "Bonjour, comment allez vous ?" a ses confreres. Pendant ce temps, je prepare le contenu du cours des grands (oui, je presente tous mes respects posterioriques a mes anciens enseignents, je n avais jamais realise qu un cours, il faut quand meme le preparer, et que en effet c est pas de la tarte de faire le pitre pendant 1 heure 30 afin de capter l attention et de faire rentrer le moindre truc dans le crane de ces ados...). J essaie de remplacer la methode du "repete apres moi comme un ane trysomique" recommandee par l institutrice habituelle, Srey Touch, par des questions et des reponses, une methode bien plus didactique destinee a l appropriation mnesique par les eleves du contenu pedagogique et intrinseque de l expose (oui, tout ca).
Une fois encore, a 15.30, je suis achevee (d autant plus quand Jean papote ou ricane avec les eleves au lieu de m aider a instaurer un semblant de discipline dans cette classe, sacrebleu). S ensuit une discussion sympathique avec les eleves, ou ils nous font part de leur histoire personnelle souvent tragique (9 fois sur 10 , des parents seropositifs decedes), de leur ambition professionnelle ("I want sing a song" = j aimerais etre chanteur, ou " I want to be a lawyer" pour la plus decidee), ou de leur langue (notre khmer s enrichit de jour en jour : "Souasdey ! Soksabay ?", nous pouvons maintenant negocier les prix, saluer, dire au revoir, envoyer balader les tuk tuks qui nous harcelent : "Te oh kohn")... Nous leur parlons de la Suisse, de nos traditions (moment inoubliable aujourd hui, quand Jean a entrepris de leur expliquer a grands renforts de croquis ce qu est la fondue - cf flickr -) et finalement re-enfourchons notre motocyclette pour regagner nos penates..... Experience donc tres eprouvante mais aussi tres tres gratifiante( cliche, oui, mais neanmoins vrai !). Ce qui m amene a vous tirer ma reverence et a vous souhaiter une bonne journee/nuit ou tout ce que vous voudrez.
(Si j ai le courage demain, je vous parlerai de la mesaventure policio-motocycletale de cet apres midi... Oui, nous avons experimente personnellement la celebre corruption cambodgienne, aka "Tu as fait une infraction de la route, tu es touriste, donne moi une liasse de dollars et on en parle plus"...)
Au fait, vous pouvez desormais voir des illustrations photographique de notre periple a l adresse suivante : http://www.flickr.com/photos/16187957@N00/

12 September 2006

Eh revoila votre fidele serviteuse pour de nouveaux recits depaysants, burlesques, cocasses, et parfois moins... En effet, le theme du week end dernier a ete "Tribute to Pol Pot le vil", avec le visionage d un film sur le genocide dans un resto du bord de la riviere, et la visite de Tuol Sleng, ancien lycee transformee en prison a l epoque Khmere rouge. Sordide a souhait, on a pu "visiter" les anciennes cellules des prisonniers (pour la plupart supposes "traitres" ou opposants a la revolution auquels on infligeait des tortures pour qu ils avouent un crime imaginaire), voir les instruments de torture (la jarre a noyade, l arracheur d ongles, la potence ou on les pendait pas les bras croises dans le dos...)et aussi l exposition des portraits de milliers de personnes massacrees ici (femmes, enfants et bebes inclus, la grande classe)prises par les bourreaux eux memes (qui etaient apparemment friands du concept avant/apres, sauf que la on ne parle pas de relooking mais de seance de torture...). C etait evidemment choquant, moche, revoltant mais ce qui met le plus mal a l aise dans l histoire, c est encore le genocide-merchandising qui a lieu dans toute le ville. Boutique souvenir, japonais qui se font photographier dans les cellules, nombreux mendiants qui attendent a la sortie de la prison et te lancent un " oooh too small !" si tu as l avarice de leur donner moins de 1000 riels... Sans compter le resto/hotel trop hype juste en face, genre "trop cool, ma chambre donne sur la salle de torture numero 4!" et surtout les files de tuktuks qui attendent devant et dont les drivers te helent en rigolant "you go to killing fields now ? killing fields ?" (le lieu culte ou les detenus se faisaient liquider et enterrer dans des fosses, a 15 km de la, donc une aubaine pour les tuktuks ...) en mimant un flingue pointe sur leur tempe: "bang bang!!!" pour t expliquer au cas ou tu aurais pas compris... Le tout dans une atmosphere joyseument touristico-morbide qui te donne l envie de prendre tes jambes a ton cou..
Ce que nous avons donc fait, pour aller nous changer les idees le lendemain a Koh Dach, l íle des tisserands, que l on rejoint par ferry en traversant le Mekong depuis Phnom Penh. Perdus comme deux brebis egares dans ce bateau bruyant et remplis d un echantillon de tout ce qu on trouve dans la ville (7 motos, 1 voiture de luxe, 1 stand de bouffe douteuse, 8 bebes endormis et une soixantaine de khmers autour) on se fait heureusement aborder par un charmant jeune homme a moto, qui parle anglais de surcroit (oui, on a failli sortir le champagne a ce moment la) et qui nous propose de nous faire faire le tour de l ile avec lui ! Rejouis d avoir a ce point le ... borde de nouilles, on enfourche la becane a la decouverte de ce petit "paradis" dixit Jean (moi j etais un peu concentree sur la digestion laborieuse de mon milk shake jelly glace pilee de la veille). En gros, du vert partout, surtout des champs inondes, des bananiers a la pelle, des arbres divers que mon peu de connaissances en botanique m empeche de nommer, des vaches aux cotes saillantes, des chiens a la graisse redondante, des chevaux a la criniere luisante et des routes en terres dangereusement glissantes... Ici donc, le truc c est la soie. Les maisons sont parfois sur pilotis, parfois sur le sol, parfois en bois, parfois limite des huttes de pailles, parfois spacieuses parfois trou de souris mais partout, des metiers a tisser. Notre guide nous amene donc chez des copains a lui pour qu on observe le boulot, au grand plaisir de notre appareil photo pointe pour l occas sur la fonction camera. Un sacre travail donc, 3 jours pour 3.5 metres de soie, qu ils vendent apres a des businessmen qui vont ensuite le vendre a d autres businessmen, etc etc et qui arrivent finalement autour de nos cous d europeens chics. Voila vous savez tout. Ce brave jeune homme dont j ai oublie le nom (plusieurs "k" et plusieurs "h" ont eu raison de mes efforts, desolee) nous a un peu plus parle des lieux, des khmers, nous livrant des informations cruciales (5% des khmers mangent encore du chien, les vaches sont en fait destines a l export, oui elles sont exportees vivantes), nous parlant de liu (il enseigne l anglais et fabrique des membres artificiels, sa mere a ete deplacee pendant le polpotisme, il a failli se marier mais en fait non), et eludant certaines de nos questions (que pense t il du regime, de l avenir du pays, du clivage riches pauvres...). Apres la visite d un wat, il nous a ramene a bon port pour le ferry en rechigant a accepter les qques dollars qu on lui a file pour la visite. Sympathique rencontre donc.
Eh voila, depuis hier matin, on a commence la mission "english teaching" a l orphelinat CPCDO : le matin, de 8.30-10h, cours pour les petits. En gros, l alphabet, les mots de base (a l aide de manuels anglais, donc A for apple, B for baby, et ensuite X for X'Mas....bien que le concept de Noel ne doivent pas leur dire grand chose...), les couleurs (la couleur "green" tres difficile a integrer bizarrement, alors que pour toutes les autres couleurs pas de probleme... J ai compris le pourquoi de la chose quand en discutant avec la maitresse officielle, elle a trebuche sur un mot et employe le mot green a la place du mot blue... La pauvre est adorable mais leur enseigne des mots faux, des phrases sans verbes, parce qu elle meme a un niveau de 6eme en anglais). Apres, jeux avec les enfants, avions en papier a gogo et badmington, pendant que les zeles de la classe s entrainent encore a ecrire sur le tableau, comme dans toutes les ecoles du monde je pense. J ai essaye de fabrique une cocotte en papier pour diversifier un peu l offre de jeux, puis apres avoir montre son fonctionnement au petit Maheul, je lui ai donne, toute fiere d avoir pu communiquer par gestes avec lui... Mais non, qques minutes plus tard, Jean m appelle : Maheul lance desesperement la cocotte dans les airs, desespere de ne pas reussir a faire voler ce satane "avion". Depite, il finit par se la poser sur la tete en guise de couronne en chantonnant.
Apres le lunch (en fait un bol de riz a 11 heures), cours d anglais pour les grands. A 15.30, on s enfuit pour retrouver la civilisation et la douche bien meritee de notre hotel.
Apres ce roman, si j ai le courage, je vous raconterai l episode louage de moto et orage torrentiel lors des premiers essais de la "bete" sur la route. Tout ce que je peux dire, c est que Jean a ete vaillant, ses yeux n etant pas pourvus d essuie glace, et la roue de la moto etant degonflee, et moi m accrochant desesperemment a lui en lui hurlant dans l oreille a chaque carrefour ou chaque embardee potentiellement mortelle.... Au grand bonheur des khmers, qui rigolaient comme des baleines en nous croisant....

09 September 2006

Bonjour a vous, fidele lecteur. Aujourd hui, bilan des courses apres une semaine passee dans le monde merveilleux des ONG cambodgiennes : deux demissions et un certain soulagement. (Tu vois Pifou, je fais des efforts avec les points, specialement pour toi.) En effet, l enthousiasme present au debut du stage a rapidement laisse place a une lassitude generalisee liee a la temperature des lieux (17 degres chez CCHR et 35 chez COMFREL), a l incomprehension totale du dialecte anglo-khmero-patois de nos collegues, et a l attitude etrange de nos responsables (respectivement la hautinerie dedaigneuse en 4X4 de Mme Leak de COMFREL et le sourire de rongeur sympathique mais enigmatique de ce brave Mr Teang de CCHR). Bref, apres quelques jours de pure couardise ou sous couvert de pseudo recherche sur internet nous trompions notre ennui en communiquant via messenger, en "surfant sur la toile"(recherches de donnees pour son rapport pour Jean et lecture des nouvelles de Koko le gorille qui communique en langue de signes pour moi), nous decidons de jeter l eponge dignement, c est a dire de fuir comme des traitres a la pause de midi.
Apres deliberation autour d un delicieux poisson au sucre de palme pour mon cher et tendre (dont la digestion n a pas ete aussi delicieuse que la degustation apparemment, cf 2 jours de riz vapeur et coca pour son pauvre estomac...)et une salade a la khmere pour moi meme, nous votons a l unanimite un nouvel essai dans une autre ONG, cette fois plus utile et moins vendue aux ricains si possible (CCHR etant une organisation cree par l institut republicain international et sponsorisee essentiellement par l USAid : locaux remplis de photos de hauts dignitaires americains, drapeaux, tasses a l effigie de George Bush, papier toilettes imprime de faux dollars...).
Donc direction Gabi et Dany, nos fideles responsables de Star Kampuchea, qui nous ont avoue que ce placement avait l air douteux des le depart, etant donne que les mecs des organisations avaient repousse a plusieurs reprises des entretiens pour decider de notre future attribution. En deux coups de cuilleres a pot (ou en "deux coups de baguettes a bol" pour faire plus local), elles nous trouvent un nouvel assignement, a notre grande joie : enseigner l anglais dans un orphelinat de l ONG CPCDO (ne me demandez pas la signification du sigle, ma memoire ne fonctionne qu a 25 pour cent de sa capacite au dessus de 30 degres) a 45 petits khmers de qques mois a 17 ans. "Enfin ! du concret!" nous exlamons nous en coeur, exaltes par la mission humanitaire et civilisatrice qui nous attend, la petite part de mere Theresa qui sommeille en chacun de nous enfin reveillee.
Apres un trajet des plus mouvemente dans les chemins de terre defonces et boueux de la peripherie de Phnom Penh ("Free back massage!" plaisante subtilement notre tuk tuk driver), nous arrivons a l orphelinat, ou l accueil est effectivment bien different de celui recu dans les ONG upper class. Cette fois, pas de sourire/rictus pseudo formels a demi-genes suivis de meeting dans la "guest room" de l ONG, mais de joyeux "Welcooome, hellooooo, hellooooo!!!" et une nuee de petits (et d autres pas si petits que ca en fait...)Cambodgiens qui nous accueillent en riant. Une cinquantaine de filles et garcons donc, "dont les parents sont morts du SIDA ou de pauvrete" explique le prospectus, et 4 adultes seulement pour les encadrer jour et nuit : l institutrice, le cuisinier, le directeur et la maman de substitution, qui biberonne la benjamine, agee de 8 mois. Bien que ce soient les vacances pour eux, plusieurs sont en train d etudier sur leurs pupitres... Etudier quoi ? du japonais ! "Eh oui, les donateurs principaux sont japonais et ils demandent qu on leur enseigne la langue" explique le directeur. Super utile le japonais au Cambodge, pourquoi pas le romanche pendant qu on y est. Sans compter que ces genereux donateurs japonais souhaient aussi qu on sensibilise ces enfants aux christianisme, d ou la grande croix qui trone au dessus du tableau et les bandes dessinees racontant le vie de jesus en khmer... Pas mal pour des gosses deja en manque de reperes, qui nous balancent des "God bless you" lorsque nous quittons l orphelinat. Voila donc notre occupation pour 2 prochaines semaines (quoique Jean va probablement se faire requisitionner par le directeur qui souhaite apparemment desesperement apprendre le francais), puis nous partirons a la decouverte de Angkor et des paradisiaques plages du sud puis nous terminerons par une petite escapade au Vietnam retrouver les racines du cheri!
En attendant, on continue notre tour des restaurants de Phnom Penh en cochant la liste du Lonely Planet et en les classant mentalement en divers categories : bon khmer et pas cher, bon pas khmer et cher, pas bon pas khmer et cher, pseudo indien grassouillet, pizzeria maffieuse hupee et coincee, bar a expatries trop fashion, bar a voyageurs de sexe male aux intentions execrables etc....
Bref nous nous en allons maintenant a la joyeuse prison/camp de torture de Tuol Sleng et aux glauques killing fields, etapes obligees de tout voyageur a Phnom Penh...
PS a l attention de Dariouch : l Omega que Jean a achetee n est pas "doree" mais juste brillante, d ou ma confusion. Mea culpa de l auteure.

05 September 2006

Voila donc des nouvelles du pays de Polpot. Apres avoir passe 5 jours a decouvir tous les wats (nom cool pour dire pagode) possibles et imaginables, parcourir moult marches (du plus puant au plus high tech) ou Jean a finalement craque pour une magnifique Omega doree - bracelet en croco (qui prend 10 secondes toutes les minutes) et visiter le modeste Palais royal (dont nous avons mis 35 minutes a faire le tour, pour finalement trouver l entree grace aux indications corporelles de ces braves gardes royaux, qui semblaient soit muets soit peu disposes a gaspiller leur royale salive pour aider deux pauvres blancs bec ruisselants), enceinte immense abritant de nombreux batiments - bien que le mot batiment soit un peu rustre pour decrire ces immenses toits aux rutilantes tuiles dorees, ces parures ciseles ouvragees a la facon khmere et ces fresques murales dont la pigmentation et les scenes picturales rappelaient etrangement les ramayana hindoues (ca y est,je me remets a parler comme un guide...). Bref on a vu du luxe, du magnifique, du immense mais on pas tout compris. Aucun panneau descriptif, ni petit encadre explicatif, ni depliant touristique (que je me fais pourtant generalement une joie de coller dans mon carnet de voyage), surement pour booster le business des guides locaux (ca y est je deviens mauvaise langue...).
Niveau buddhas, c est comme pour les mendiants, il y en a pour tous les gouts : en bois, en argent, en bronze, en jade, en or, en polystyrene, assis, couche, debout, a skis, les yeux ouverts, fermes, les oreilles pendantes, les oreilles coupees, un chapeau de cow boy sur la tete etc... (desolee papa, j ai bien essaye de piquer celui en or grandeur nature de 90kg mais il rentrait pas dans mon sac).
Nous commencons aussi a maitriser l art du motodop, donc voici les principales etapes :
- selection -> un siege large si possible pour abriter nos posterieurs d europeens, des cales pieds et surtout un driver d un age raisonnable (sachant que le vocabulaire anglais d un jeune de 20 ans est de 30 mots et que celui ci diminue de 80 pour cent a chaque decennie, cela implique une impossibilite totale de communiquer au dela du mot "hello" lorsqu on s adresse a qqun de plus de 40 ans, je vous laisse donc imaginer le degre de difficulte pour lui expliquer votre destination desiree)
- fixation du prix -> "one dollar, one dollar" s exclame Pheong Niemh. Il faut alors rire d un air decontracte en disant "nooooo 2 thousand, last price" (en riels pour ceux qui ne suivraient pas). Parfois, ca marche, parfois, on doit augmenter jusqu a 2500 et parfois on doit en prendre un autre (mais ca marche quand meme de plus en plus souvent).
- trajet -> un casque sur la tete (que nous avons finalement achete, mais qui protege surement plus de la pluie que des chocs), une main sur le siege, l autre accrochee sur le sac afin d eviter les vols a l arrachee et l autre pour tenir la carte afin d eviter de se retrouver a HoChiMinhVille (mmh on en est a combien de mains la ?) ainsi qu une bonne dose de sang froid lorsque le driver decide de prendre une rue a contre sens ou de passer au feu rouge parce qu il se rappelle plus trop si c est le vert ou le rouge ou on doit s arreter.
- arrivee -> hurler "STOP STOPPP !" en pointant du doigt l endroit ou tu veux t arreter puis jaillir de l engin, avant de tendre son du au brave homme en le gratifiant d un large sourire.
En ce qui concerne les ONG, l ambiance est a l incertitude. Jean a passe la premiere journee a lire des prospectus, la responsable de son stage etant "not well" ce jour la. Lorsque la secretaire a voulu lui demander son nom, le malheureux a repete plusieurs fois "John, my name is John, John" pour assurer la bonne comprehension de la vieille femme, qui l a ensuite presente comme "John john" a toute l equipe... Ici, au CCHR, je suis "Anik", le prenom Alex leur etant impossible a prononcer (par contre, moi je dois me debrouiller avec 60 collegues repondant au doux noms de Kiphoueath, Theary, Teang, Ou Perak....). Hier a mon arrivee, le CCHR lancait son nouveau projet, la "black box campaign", une enorme boite en metal qu il ont fabriquee et qu il vont laisser au centre pour permettre aux cambodgiens de venir denoncer anonymement des actes de corruption dont ils ont ete temoins en mettant une lettre et des preuves dans la boite, que l equipe va ouvrir une fois par semaine afin d enqueter et si la plainte est fondee de poursuivre les mechants (comment, telle est la question, sachant que le systeme judiciaire lui aussi est corrompu...). Bref hier, manifestation prevue dans les rues a bord d un camion muni de banderolles et haut parleurs ou on avait hisse la boite noire pour faire de la pub en ville. Pas de bol, stoppes par la police a 30 metres du CCHR. Affrontement frontal entre militants des droits de lhomme et force de l ordre a coup de .... appareil photo ! Chacun y allait de son appareil numerique ou de son natel, le but des manifestants etant de prendre des photos des flics en les faisant passer pour des salopards et le but de la police etant surement de repertorier les gens presents...(oui ils ont pris ma photo aussi, avec l autre volontaire qui partait ce jour la). Resultat du match apres 2 heures de discussions mouvementees : les flics ont embarque le camion, la boite, le conducteur et les responsables de l organisation au poste et ont tout relache le soir meme. Rien de bien mechant mais de l intimidation, qui semble etre le moyen principal pour le parti d arriver a ses fins. Voila, depuis, rien d incroyable, j ai un projet a faire consistant a creer un projet de nouvelle emission de radio sur la corruption dont le but est de lever des fonds aupres de la banque mondiale et de l UNDP. Jean est suppose rendre 2 rapports sur les femmes et sur l education civique. Ca a lair marrant comme ca, mais c est que du boulot d ordinateur et on est en train de se demander si on aurait pas plutot envie d aller parcourir la region sac au dos, plutot que de moisir dans nos bureaux surclimatises... Malgre tout les gens sont tous tres sympas, meme si la conversation s avere souvent laborieuse...
Hier soir, fierement decides a tenter l experience gustative de la rue (apres avoir ete ecoeures des restos touristiques du bord de riviere ou khmers parvenus cotoient vieux porc accompagne de sa poule local): le petit plaisir des cambodgiens, vers 21h , c est d aller se prendre un Teuk Kralohk dans la rue. A nous donc les teuk kralohk ! qui ne sont autre que des milk shakes ameliores apparemment. On s assied donc a une des tables en plastiques qui jonchent les trottoirs, malgre le regard curieux de la patronne, a qui nous confirmons que oui, nous voulons bien gouter a sa teuk kralohk. Peu inquiete, je n ai pas suivi le deroulement exact des operations mais ai assiste au broyage de la glace dans une machine se rapprochant (niveau technique et hygienique) du rouet de Gandhi et au lancage de divers ingredients (fruits, lait condense sucre...) dans le mixer. Quelle ne fut donc pas notre suprise quand a la premiere gorgee un intense relent d oeuf perime que nous avions deja experimente en nous promenant dans les marches nous etonna les papilles ! Effectivement, un coup doeil au petit stand cuisine de notre hote nous confirma la presence d oeuf, cru bien entendu et frais, bien sur que non. "Faut pas la vexer, respire par la bouche avant chaque gorgee, c est ce que je faisais quand ma mere me filait du foie a bouffer quand j etais petit" explique courageusement Jean. Apres 3/4 d heure d efforts intenses dissimules (nous affichions un large sourire, apres chaque gorgee, c est tout juste si on se frottait pas la pense de satisfaction) , nous partons fierement apres avoir chacun bu plus de la moitie du verre, et atteint notre seuil de tolerance pregerbage. En ce qui concerne les heures suivantes a la chambre d hotel, c est un autre histoire que je ne vous raconterai pas ici...

01 September 2006

Troisieme journee a Phnom Penh, le depaysement commence a s attenuer avec de nouvelles decouvertes chaque jour... Mais aussi plusieurs difficultes, souvent difficile a gerer :
1. Les cambodgiens comprennent QUE DALLE en general, particulierement les motodop drivers (deja mentionne precedemment)Ca atteint des sommets surtout quand tu t adresses a un vieux qui ne sais meme pas ou est le monument d independance ou le marche central ! La carte n est generalement pas d une grande aide, leur sens de l orientation ne fonctionnant probablement pas comme le notre... Solution -> utiliser le khmer pour les noms de lieux, generalement c est plus efficace (bien qu il faille repeter le mot 7 ou 8 fois pour obtenir la bonne prononciation...) et en ce qui concerne les tariffs, partir bas et rester sur de soi tout en gardant le sourire ( comme partout j imagine, sauf que la, il n ont pas l air d avoir une idee precise de combien coute la course... Probleme du aux khmers rouges qui avaient aboli tout le systeme de monnaie, dou l absence de repere dans ce domaine peut etre ?)
2. Les MARCHES, visuellement c est rigolo, colore et bien fourni, mais au niveau olfactif et sensation generale c est l ASPHYXIE ! Imaginez des etalages de poisson rance, viande douteuse sous toute les fomes possibles et imaginables, woks remplis de mets inquietants entre lesquels il faut zigzaguer en faisant attention aux flaques de ... de quoi en fait ? urine, sauce de poisson, boue ou simplement eau de pluie ? Bref, le tout chauffe a 40 degres sous des parasols et des baches en plastique. Mais ca c est pour le cote bouffe. Le reste, fripes, soie, artisanat, CD, DVD et faux en tout genre (montres, au grand plaisir de Jean)est un peu plus civilise, a des prix relativement corrects (mais qui me paraissent exhorbitants par rapport a l inde !). Il y a donc plusieurs marches, que nous visiterons probablement plus en profondeur quand notre seuil de tolerance a la chaleur et a la crasse aura baisse un peu...
3. Les MENDIANTS. 1 jambe, pas de jambes, chaise roulante, paralyse, aveugle, lepreux enfant a l oeil humide, il y a le choix, il sont partout. Difficile de savoir combien donner, a qui, comment... Pour les enfants, hors de question de donner car ca entretient une logique de dependance et peut etre meme qu ils ne voient jamais la couleur du fric, immediatement recupere par leur "boss" (selon les guides). Pour les handicapes, il y a le choix entre detourner le regard et penser tres fort a l angleterre ou donner -ce qui n est pas du luxe sachant qu ici, pas d AI, seulement la charite...- quelques centaines de riels (1CHF = 3500 riels)
Bref, vous l aurez compris, c est bien moins "fingers in the nose" qu en Inde, ou j etait assez protegee dans un coin touristique, petit et relativement prospere. Mais c est aussi un plus grand defi et surement une experience plus enrichissante pour nous deux, meme si on fait pas trop les fiers maintenant...
Pour finir sur une note plus positive (enfin pas tant que ca en fait) j ai aujourd-hui enfin vu un SINGE (mais dans un cage -grande- a cote d un restaurant). Un morceau de banane, une gratouille sur le ventre et le voila qui me fixait de ses grands yeux innocents en m agrippant de ses petites mains frippees... Relative satisfaction aussi concernant les chiens et chats, plutot rares dans la rue (mais peut etre moins rares que jimagine dans les woks des stands de bouffe sur le trottoir?) et assez bien en chair ...

31 August 2006

L auteur de ce blog est desormais dedouble, puisque j ai retrouve mon dulcine a Phnom Penh airport hier matin, en compagnie de Gabi, notre interlocutrice a Star Kampuchea, qui s est averee etre en realite non pas un cambodgien male mais une allemande femelle, adepte de l eglise evangelique d Allemagne envoyee de Dieu pour sauver de la misere les cambodgiens. Temps lourd et moite a Phnom Penh, ville bien plus grande que j avais imagine et surtout assez developpee (ca depend des rues ajoute jean...), il y a meme des trottoirs veritables et surtout des 4x4 par centaines, plutot choquant quand on compare avec les petits enfants tout nus qui gigottent par terre a cotes des stands de viande grillee (difficile de savoir de quel animal) de leurs parents. Hotel Lucky Ro, petit guesthouse propre a l accueil sympathique (sourire exagere presque grotesque des employes a chaque fois qu on les croise) situe dans un quartier assez populaire pres du vieux marche. Moyen de deplacement ici : le motodop, nom mysterieux qui se refere simplement a un mec en moto qui transporte jusqu a 4 personnes derriere lui, le tout dans le chaos du traffic, mais relativement safe du fait de la faible vitesse a laquelle ils roulent (40 kmh). On va neanmoins essayer de se procurer un casque, sait on jamais. Par contre, difficile d arriver a destination sans verifier constamment la carte, les conducteurs locaux ayant l air aussi perdu que nous pour se reperer dans leur propre ville, malgre l organisation a l americaine des rues, numerotees et relativement bien indiquees. Meme constat pour les prix, les drivers se contentant d afficher un sourire muet indefinissable lorsque on leur propose 1 dollars pour la course (on va essayer de leur donner la moitie demain pour voir si le sourire est toujours la....). Pour menager nos estomacs d occidentaux, nous nous sommes contentes de restos touristiques jusque la, mais l experience khmer food est prevue pour ce soir (mais nous avons des reserves de bioflorin et de papier toilette, donc pas de probleme). Hier, rendez vous au siege de nos deux organisatios successivement (CCHR puis COMFREL) avec Gabi pour nous presenter, rencontre assez surrealiste entre deux europeens qui cherchent a se faire expliquer concretement a quoi ils vont servir pendant 5 semaines et une flopee d employes cambodgiens qui n avaient pas l air tres au courant de notre arrivee et de notre future utilite... Mais il faut du temps pour comprendre ce qui se passe dans la tete de ces droles de gens enigmatiques qui font tout pour ne pas vous contrarier... Plus d infos a ce sujet lundi, le debut officiel de notre stage.