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05 September 2006

Voila donc des nouvelles du pays de Polpot. Apres avoir passe 5 jours a decouvir tous les wats (nom cool pour dire pagode) possibles et imaginables, parcourir moult marches (du plus puant au plus high tech) ou Jean a finalement craque pour une magnifique Omega doree - bracelet en croco (qui prend 10 secondes toutes les minutes) et visiter le modeste Palais royal (dont nous avons mis 35 minutes a faire le tour, pour finalement trouver l entree grace aux indications corporelles de ces braves gardes royaux, qui semblaient soit muets soit peu disposes a gaspiller leur royale salive pour aider deux pauvres blancs bec ruisselants), enceinte immense abritant de nombreux batiments - bien que le mot batiment soit un peu rustre pour decrire ces immenses toits aux rutilantes tuiles dorees, ces parures ciseles ouvragees a la facon khmere et ces fresques murales dont la pigmentation et les scenes picturales rappelaient etrangement les ramayana hindoues (ca y est,je me remets a parler comme un guide...). Bref on a vu du luxe, du magnifique, du immense mais on pas tout compris. Aucun panneau descriptif, ni petit encadre explicatif, ni depliant touristique (que je me fais pourtant generalement une joie de coller dans mon carnet de voyage), surement pour booster le business des guides locaux (ca y est je deviens mauvaise langue...).
Niveau buddhas, c est comme pour les mendiants, il y en a pour tous les gouts : en bois, en argent, en bronze, en jade, en or, en polystyrene, assis, couche, debout, a skis, les yeux ouverts, fermes, les oreilles pendantes, les oreilles coupees, un chapeau de cow boy sur la tete etc... (desolee papa, j ai bien essaye de piquer celui en or grandeur nature de 90kg mais il rentrait pas dans mon sac).
Nous commencons aussi a maitriser l art du motodop, donc voici les principales etapes :
- selection -> un siege large si possible pour abriter nos posterieurs d europeens, des cales pieds et surtout un driver d un age raisonnable (sachant que le vocabulaire anglais d un jeune de 20 ans est de 30 mots et que celui ci diminue de 80 pour cent a chaque decennie, cela implique une impossibilite totale de communiquer au dela du mot "hello" lorsqu on s adresse a qqun de plus de 40 ans, je vous laisse donc imaginer le degre de difficulte pour lui expliquer votre destination desiree)
- fixation du prix -> "one dollar, one dollar" s exclame Pheong Niemh. Il faut alors rire d un air decontracte en disant "nooooo 2 thousand, last price" (en riels pour ceux qui ne suivraient pas). Parfois, ca marche, parfois, on doit augmenter jusqu a 2500 et parfois on doit en prendre un autre (mais ca marche quand meme de plus en plus souvent).
- trajet -> un casque sur la tete (que nous avons finalement achete, mais qui protege surement plus de la pluie que des chocs), une main sur le siege, l autre accrochee sur le sac afin d eviter les vols a l arrachee et l autre pour tenir la carte afin d eviter de se retrouver a HoChiMinhVille (mmh on en est a combien de mains la ?) ainsi qu une bonne dose de sang froid lorsque le driver decide de prendre une rue a contre sens ou de passer au feu rouge parce qu il se rappelle plus trop si c est le vert ou le rouge ou on doit s arreter.
- arrivee -> hurler "STOP STOPPP !" en pointant du doigt l endroit ou tu veux t arreter puis jaillir de l engin, avant de tendre son du au brave homme en le gratifiant d un large sourire.
En ce qui concerne les ONG, l ambiance est a l incertitude. Jean a passe la premiere journee a lire des prospectus, la responsable de son stage etant "not well" ce jour la. Lorsque la secretaire a voulu lui demander son nom, le malheureux a repete plusieurs fois "John, my name is John, John" pour assurer la bonne comprehension de la vieille femme, qui l a ensuite presente comme "John john" a toute l equipe... Ici, au CCHR, je suis "Anik", le prenom Alex leur etant impossible a prononcer (par contre, moi je dois me debrouiller avec 60 collegues repondant au doux noms de Kiphoueath, Theary, Teang, Ou Perak....). Hier a mon arrivee, le CCHR lancait son nouveau projet, la "black box campaign", une enorme boite en metal qu il ont fabriquee et qu il vont laisser au centre pour permettre aux cambodgiens de venir denoncer anonymement des actes de corruption dont ils ont ete temoins en mettant une lettre et des preuves dans la boite, que l equipe va ouvrir une fois par semaine afin d enqueter et si la plainte est fondee de poursuivre les mechants (comment, telle est la question, sachant que le systeme judiciaire lui aussi est corrompu...). Bref hier, manifestation prevue dans les rues a bord d un camion muni de banderolles et haut parleurs ou on avait hisse la boite noire pour faire de la pub en ville. Pas de bol, stoppes par la police a 30 metres du CCHR. Affrontement frontal entre militants des droits de lhomme et force de l ordre a coup de .... appareil photo ! Chacun y allait de son appareil numerique ou de son natel, le but des manifestants etant de prendre des photos des flics en les faisant passer pour des salopards et le but de la police etant surement de repertorier les gens presents...(oui ils ont pris ma photo aussi, avec l autre volontaire qui partait ce jour la). Resultat du match apres 2 heures de discussions mouvementees : les flics ont embarque le camion, la boite, le conducteur et les responsables de l organisation au poste et ont tout relache le soir meme. Rien de bien mechant mais de l intimidation, qui semble etre le moyen principal pour le parti d arriver a ses fins. Voila, depuis, rien d incroyable, j ai un projet a faire consistant a creer un projet de nouvelle emission de radio sur la corruption dont le but est de lever des fonds aupres de la banque mondiale et de l UNDP. Jean est suppose rendre 2 rapports sur les femmes et sur l education civique. Ca a lair marrant comme ca, mais c est que du boulot d ordinateur et on est en train de se demander si on aurait pas plutot envie d aller parcourir la region sac au dos, plutot que de moisir dans nos bureaux surclimatises... Malgre tout les gens sont tous tres sympas, meme si la conversation s avere souvent laborieuse...
Hier soir, fierement decides a tenter l experience gustative de la rue (apres avoir ete ecoeures des restos touristiques du bord de riviere ou khmers parvenus cotoient vieux porc accompagne de sa poule local): le petit plaisir des cambodgiens, vers 21h , c est d aller se prendre un Teuk Kralohk dans la rue. A nous donc les teuk kralohk ! qui ne sont autre que des milk shakes ameliores apparemment. On s assied donc a une des tables en plastiques qui jonchent les trottoirs, malgre le regard curieux de la patronne, a qui nous confirmons que oui, nous voulons bien gouter a sa teuk kralohk. Peu inquiete, je n ai pas suivi le deroulement exact des operations mais ai assiste au broyage de la glace dans une machine se rapprochant (niveau technique et hygienique) du rouet de Gandhi et au lancage de divers ingredients (fruits, lait condense sucre...) dans le mixer. Quelle ne fut donc pas notre suprise quand a la premiere gorgee un intense relent d oeuf perime que nous avions deja experimente en nous promenant dans les marches nous etonna les papilles ! Effectivement, un coup doeil au petit stand cuisine de notre hote nous confirma la presence d oeuf, cru bien entendu et frais, bien sur que non. "Faut pas la vexer, respire par la bouche avant chaque gorgee, c est ce que je faisais quand ma mere me filait du foie a bouffer quand j etais petit" explique courageusement Jean. Apres 3/4 d heure d efforts intenses dissimules (nous affichions un large sourire, apres chaque gorgee, c est tout juste si on se frottait pas la pense de satisfaction) , nous partons fierement apres avoir chacun bu plus de la moitie du verre, et atteint notre seuil de tolerance pregerbage. En ce qui concerne les heures suivantes a la chambre d hotel, c est un autre histoire que je ne vous raconterai pas ici...