Koh Samui suite et fin, Koh Lanta & plongee, Bangkok & Khao San Road

Chers lecteurs assidus et avides d'exotisme, voila quelques mots sur les aventures de ces dernieres semaines, qui je l'espere vous distrairont entre deux gueuletons et festoyades de fin d'annee!

Lorsque je vous ai quitte la derniere fois, je m'appretais a passer quelques jours dans un autre centre de retraite yogi / detox, toujours a Koh Samui, "the Spa" (ils ont du brainstormer pendant 2 mois pour trouver un nom d'une originalite aussi percutante). Avec ses petits bungalows caches sur les collines de l'ile dans une foret de cocotiers, palmiers et d insectes enchanteurs, une piscine entouree d'un jardin de verdure, des insectes qui bourdonnent gaiement, et une receptionniste transexuelle a la voix de Terminator, le sejour s'annoncait enchanteur et reposant apres le cauchemard de Chaweng et Lamai, les 2 lieux hype de Koh Samui ou j'avais echoue precedemment....

Si j'ai bien profite de ma premiere journee a bouquiner dans mon hamac, a essayer de bronzer au bord de la piscine entre 2 averses, a retourner sur mon hamac, a ecouter le insectes, a retourner a la piscine, des le lendemain j'ai commence a trouver le temps long. Pas grand monde a qui parler hormis le hagard americain debordant de sa chaise affichant une mine deconfite devant son bouillon de legumes (son unique repas de la journee, en plus du jus de carottes/spiruline du matin - c etait de la detox hardcore la bas), 2 ou 3 autres curistes qui ne parlaient que de  la texture de leurs excrements, des combinaisons alimentaires adequates ("QUOI? tu melanges les proteines et les feculents au meme repas???? T'es fooooolllllle!!")  des bienfaits du lavement interne au cafe... Donc par depit j'ai commence a parler au chien du centre, un boiteux affectueux que j'ai appele Rodolphe, aux geckos dodus qui me laissaient des souvenirs un peu partout dans la chambre, et qui s'appelaient collectivement Roger, a un escargot amical qui bavait allegrement en m'attendant le soir devant mon bungalow (c'est ce que j'aimais croire), et allant meme jusqu'a essayer d'etablir un dialogue pacifiste avec les moustiques lors de leur "operation massacre" du soir... 

Oh un grain de riz complet! Mais qu'est-ce que fout ce riz sur mon couvre lit?  Mais non malheureuse,  c'est un joli souvenir laisse par Roger (qui a remis ca sur ma brosse a dent le lendemain )

Je vous jure, c'est tout juste s'il remuait pas la queue quand je rentrais au bungalow le soir!

Noel sous les palmiers, c'est bizarre

Mon bungalow ecolo, l'eau pour la douche etant pompee dans l'immense jarre qui collecte l'eau de pluie

On a le droit de se plaindre d'etre dans un endroit comme ca?  (on voit pas la mais le fond de la piscine etait de profondeur irreguliere et je me suis rape le pied en nageant, essayant de tuer l'ennui)

Bref, j'ai rapido pris la poudre d'escampette avant de virer autiste pour de bon, direction Koh Lanta, une ile de la cote ouest de la Thailande, proche de Koh Phi Phi, vantee par Angela, une de mes copines de voyage au Laos, qui etait la bas pour sa formation de "Divemaster" (guide de plongee). Duree prevue du voyage 10h a pied, a la nage et a cheval. Non en bus, en ferry, en bus, en autre bus, en ferry, et en tukuk je voulais dire. Sauf que bon, c'est la Thailande, donc forcement il y a eu quelques accrocs. C'est d'ailleurs la qu a commence l'epreuve du "Cannoooot"/  "No haaaaaaave", phenomene thailandais qui, prononce par un quelconque prestataire de service d'un ton geignard et emphatique sur la deuxieme voyelle, a la capacite de transformer le plus zen et aguerri des routards en fou furieux xenophobe thai-killer, epreuve qui allait me poursuivre durant tout mon sejour a Koh Lanta...

La premiere partie du voyage s'est bien passee, si ce n'est un fetard neerlandais qui insistait pour s'assoir a cote de moi dans chaque bus, gare, port, ferry pour que je le reveille avant le depart, respectivement l'arrivee, etant donne qu'il etait encore ivre mort de sa "soiree" qui avait en fait fini a 6.30 du mat, et qui s'endormait toutes les 3 minutes....Apres avoir traverse la Thailande d'est en ouest, et dis bon voyage au fetard qui continuait jusqu a Phuket, j'ai ete deposee a Krabi pour attendre le fameux "autre bus" qui devait m'emmener sur le ferry dans 20 minutes. En attendant, j'en ai profite pour faire le tour du pate de maison... 18 fois.... avant de me resigner a attendre assise sur les marches de l'agence aux cotes de 2 jeunes belges, alors que la nuit tombait et que les heures s'egrenaient lentement, rythmees par le periodique "no problem, bus 20 minutes" du mec de l'agence. Finalement, je lui demande s'il n'etait pas possible de demander a une autre agence de nous preter un bus, ou carrement de changer d'agence, histoire d'arriver avant 3h du mat. "Cannooooot, cannoooot!" il me repond. Je tente de demander pourquoi, a quoi il repond, du meme ton victime et exaspere : "No haaaave bus, cannooot!". Je vous passe l'echange entier, qui a dure plus de 10 minutes et s'est solde par un echec, et mon retour resigne sur mes marches. 

"Ils sont cons les Thais, laisse tomber!" me sort un des Belges. 

- Hein?

- Ouais c'est des cons, des vrais cons, et je m'y connais, ca fait 3 fois que je viens ici... des cons je te dis, tous des cons..."

Je sens l'agacement monter et apres avoir tente de faire s'eteindre son monologue peu sympathique en l'ignorant, je finis par lui dire: "C'est peut etre nous les cons, a attendre depuis 3 heures et a nous faire avoir comme ca non? Ou toi a revenir 3 fois dans ce pays si t'aimes pas etre entoure de "cons"?". Non-receptif a mon attaque, il poursuit sa diatribe raciste: "C'est des cons je te dis, ils ont une langue de negre! Pas de grammaire, meme pas de conjugaison, ils se parlent entre eux comme des singes... Des cons ouais...". Me disant que c etait la journee des boulets, j'ai pousse mon sac a l'autre bout des marches et echange les generalites d'usage avec l'autre belge, qui etait plutot sympa et de surcroit avant un etui a guitare!

Mal de mer sur le ferry? Envie de faire vaman?

Mais non je blaguais!

En attendant d'embarquer le ferry, quoi de mieux que de regarder un match de catch  sur la tele de l'epicerie

Ou comment dire "No paper in the toilet" simplement...

Apres 4h d'attente, le bus inespere arrive, et apres 2h de trajet et encore 2 ferrys, nous arrivons a Koh Lanta! Qui n'a rien d'une ile deserte ou les gens se nourrissent de chenilles pour survivre, essaient de faire du feu au silex et  font des combats de luttes sur des pilliers dans l'eau pour gagner le magot et rendre Mamie Margot fiere devant sa tele. Le "centre ville" de l'ile, Saladan, est assez touristique, mais plutot oriente "famille scandinave" que "pervers fetard anglosaxon". Mais ca je ne pouvais pas encore m'en rendre compte ce soir la, etant donne qu'il faisait nuit noire. Alpaguant un amical tuktuk driver a ma sortie du ferry d'un "Hola mon brave, pourriez vous m'emmener a l'auberge Sincere pour 150 roubles, plait-il?", je me rejouissais d'une douche tiede et d'un bon repos du guerrier apres cette longue journee. Sauf qu'apres m'avoir baladee dans toute l'ile et emmene dans la mauvaise guesthouse, la guesthouse Sanctuary et pas Sincere (que j'avais paye d'avance, donc ou je voulais vraiment aller), et que je lui demande de retourner ou on etait au depart et de m'amener a Sincere guesthouse qui etait sensee etre pres du port, devinez ce qu'il me repond? "Cannoooooot!". Laissant tomber les questions, qui n'allaient mener a rien, je lui balance ses 150 bahts et me retrouve comme une couillonne dans la rue a attendre un autre tuktuk qui comprenne l'anglais, operatino couronne de succes apres 10 minutes. Arrivee a la guesthouse a 23h, j'etais sincerely soulagee! 

Koh Lanta, c'est des plages de sable fin, des brochettes de restos a touristes qui tentent de t'attirer en te vantant leur barracuda grille, des centres de plongee, plein, des salons de massage pas douteux, des magasins de bikinis tenus par des femmes voilees (95% de la population de l'ile est musulmane) et des familles de blondinets surbronzes qui sirotent des fruitshakes dans la rue. Mon QG le soir etait le Catfish Restaurant, vous comprendrez pourquoi ci dessous: d'amicaux quadripedes au poil lustre a harceler a loisir! Des livres, des chats, du tofu, il n'en fallait pas plus pour me satisfaire. 

Reading cat

Chat qui s est reveille de la patte gauche

Une rangee de cadavres de chat a enjamber pour arriver au resto

"Sawatdeekaa! Une bouteille d'eau, un paquet de Fisherman's Friends et un chat gris s'il vous plait" (ca c etait a Koh Samui en fait, mais ca allait bien dans la serie :)

J'ai donc retrouve Angela au centre de plongee Blue Planet Divers, ou toute contente, elle venait de finir sa formation de Divemaster apres 7 semaines! Mais elle ne pouvait pas encore etre mon instructrice pour mon cours Open Water ("Instructor" cest l'etape au dessus de "Divemaster", qui eux sont des guides pour gens qui savent deja plonger). C'est Caro, une francaise marrante et super enthousiaste qui a grandi en Guadeloupe, qui m'a suivie pendant ces 3 jours de formation. Le premier jour, apres un matin d'entrainement en piscine a faire toutes sortes d'exercices avec le matos, j'ai passe l'apres/midi a regarder des videos pour le cote theorique de la chose, et a repondre a des questionnaires aux questions dont le ridicule n'avait parfois rien a envie a celui des questions du code de la route en France.... 

"Question 8 : Lorsque des animaux marins attaquent des plongeurs, c'est la plupart du temps parce que..."

Reponse a : ils pensent que vous etes de la nourriture

Reponse b : ils se sentent menaces et essaient de se defendre

Reponse c : ils sont agressifs et veulent vous faire du mal

Reponse d : vous avez oublie de les nourrir"

Blue Planet Divers, Koh Lanta!

Jour 2 : Hop en bateau! Avec une douzaine d'autres plongeurs et le meme nombre de staff a bord, on est partis pour Koh Ha, une ile a 2h de la. Apres encore quelques exercices et une belle tasse a 7m de profondeur alors que j'essaie de remplir l'epreuve "enleve ton masque sous l'eau et remets le, faciiiiile" comme me l'explique Caro, on part explorer le recif. Magnifiques coraux, eponges, poissons clowns (Nemo!) caches dans les anemones, poissons perroquets qui picorent les coraux en faisant "crounch crounch" si tu tends l'oreille, poissons lions avec leur crete menacante et poissons scorpions quasiment invisibles tellement ils se dissolvent bien dans le fond rocheux...

Sur le bateau, avant que le soleil ne se pointe

Ptit dej sur le bateau

Joyeux Noel et bonne plongee!

L'ex-moignon en mer

La cloche sonne, il est temps d'enfiler sa combi et de preparer son matos!

Et mes preferes, les poissons porquepic, qui pourraient etre les amis des Gargouilles de Notre Dame avec leur peau toute grise et moisie et leurs yeux vitreux.... Ce sont eux qui gonflent comme des ballons quand ils se sentent menaces. Avant, les instructeurs et les guides leur faisaient peur expres pour les faire gonfler et faire rire les plongeurs "Mais on a decouvert qu'apres avoir gonfle 5-6 fois, ils crevent, alors maintenant on le fait plus!" m'explique Caro. Il y a aussi des animaux moins glamour comme le concombre de mer, qui ressemble a un gros etron qui se tortille sur le sable. Devant ma mine degoutee, Caro m'explique qu'ils sont super utiles, car ils bouffent tous les detritus marins, et agissent un peu comme un filtre des oceans. "C'est juste une bouche et un anus en fait!" resume-t-elle. Mais surtout le clou du spectacle est venu le Jour 3 : cette fois ci on etait a Koh Bida, une ile toute proche de Koh Phi Phi, et c'etait Noel! Mon cadeau: un quasi choc frontal avec une tortue Hawksbill qui m'a fonce dessus en redescendant de son passage a la surface pour prendre de l'air! Elle a ensuite nage majuestueusement jusqu'au fond et commence a brouter consciencieusement une eponge. Vision magique! Caro m'a finalement attrape par le gilet pour m'emmener voir ailleurs alors que je bloquais un peu. Encore de superbes poisssons multicolores et des eponges bizarres en forme de tonneaux, a l'interieur desquels se cachaient souvent un poisson, des bancs de mini-barracudas, des sergents major... et plein d'autres dont j'ai oublie le nom!

Le poisson porquepic

Le caca de mer

Le tortue geniale!

Une autre bete au nom charmant, la "limace a verrue variqueuse" (que je n'ai pas eu la chance de voir)

Avec Angela apres la derniere plongee!

Apres un dernier expose sur tous les risques lies a la plongee, la narcose a l'azote (tu inhales trop d'azote parce que tu plonges trop profond, du coup t'es comme bourre et tu fais n'importe quoi), la surpression pulmonaire (tu remontes trop vite et sans expirer alors tes poumons explosent a cause de la dilatation de l'air dans tes poumons), l'inhalation d'air contamine (quand un malin remplit ta bouteille a proximite d'un barbecue), ou l'accident de decompression (quand tu plonges trop profond et remonte trop vite, et que l'azote fait des bulles dans ton sang parce qu'il n'a pas eu le temps d'etre evacue)... Bref on te ressasse et ressasse que ces risques sont augmentes avec l'age, la fatigue, la deshydratation, l'alcool... Et pourtant un des tests majeurs de la formation de Divemaster est le Snorkle Test: sur la terre ferme, on te mets un masque et un tuba, et dans le tuba, on verse un seau rempli d'un cocktail innommable, puis on y ajoute une biere pour faire bonne mesure. Tout bon divemaster doit etre apte a tout avaler d'une traite par son tuba ! (et plonger le lendemain??) Ce sont des ptits rigolos ces plongeurs. Une des Divemaster a failli faire vaman (gerber, voire post precedent :) en mettant son regulateur (l'embout par lequel tu respires) dans a bouche bouche: des ptits malins avaient tartine du Marmite (plus ou moins equivalent anglais du Cenovis), son pire cauchemar, a l'interieur!

Le 25 decembre, il etait temps de rentrer a Bangkok pour mes formalites de visa pour l'Inde... Avant de partir, je demande a recuperer mon sac de vetements que j'avais donne a la guesthouse la lessive. Reponse? "No haaaaave!".Me voila allegee de 2 robes, quelques Tshirts, et d'une ribambelle de sous vetements pour continuer mon voyage! Et moi qui ne savait pas commence alleger mon sac....

Sur ce, sans surprise, le minivan qui devait m'amener a l'aeroport ne s'est pas pointe a ma guesthouse... "Can you call another company for me please? Are there any other van going to the airport?". Je vous laisse deviner ce que le mec de mon hotel m'a repondu apres s'etre enqueri aupres de plusieurs agences... "Cannoooot! No haaaave! You need private taxi!!". Et voila comment j'ai paye plus cher le voyage de l'hotel jusqu'a l'aeroport que l'avion de Krabi a Bangkok.... 

Et pour mon 3eme passage a Bangkok en 2 mois, Bangkok alias Moise desormais sauvee des eaux, j'ai decouvert la folie Khao San Road, puissance 10 pour cause de celebrations de Noel. Voila le top 5 de ce que l'on acheter de beau dans cette petite rue:

1. Une fausse carte d'identite (ou un faux diplome ou un faux permis de conduire)

2. Un poignee de sauterelles grillees en guise de snack nocturne

3. Un bracelet fashion a inscription charmante telle  "I love big dicks" ou "I love rape"

4. Un dreadlockage par une professionnelle

5. Un bon karma en filant quelques pieces a un des culs de jatte qui se trainent par terre

Drole de faune donc mais j'en ai quand meme profite pour me faire faire un massage dans le salon le moins louche que j'ai pu trouver, et c'etait finalement tout a fait convenable (hormis le fait que la massage a essaye de me convaincre de faire un gommage de pied avec l'argument suivant "ooooh no good foot, no good foot, when you walk in beach in your naked body swimsuit, men not like bad feet, men dont want you! when good scrub good foot, man like!"). 

La nuit suivante, je me reveille a 4h en sursaut. Mais ce n;etait ni a cause du bruit (j'avais des boules quies), ni a cause de la lumiere (le jour n'etait pas encore leve), ni a cause de la piqure d'un malotru moustique (j'avais ferme la moustiquaire) mais bien a cause d'une autre stimulation sensorielle: l'odorat! Je me suis reveille tellement ca puait les egouts dans ma chambre! (je n'avais pas ferme la porte de la salle de bain). Je pensais pas que l'odorat pouvait reveiller! Experience interessante neanmoins, et auquel un peu de baume du tigre sur la levre superieure a rapidement remedie. 

Et voila, apres quelques heures, un tuktuk, un metro aerien, un avion et un taxi, je suis maintenant a Chiang Mai et a premiere vue, I like! Plus de details prochainement!

Yoga Thailand, Koh Samui

Apres une longue absence pour cause de yoga intensif, voila le blog de retour pour vous compter de nouvelles aventures!

Mais commencons par l'aventure yogique. J'ai donc debarque a Yoga Thailand, un centre paradisiaque au bord de la mer qui propose des retraites de yoga et des sejours "wellness" d'inspiration ayurvedique en tout genre (que je recommande tres tres fortement a toute personne interessee!)

Apres 5 mois de pratique intensive, d'apprentissage des noms de postures a coucher dehors - rien de tel que de pouvoir dire "tortue qui dort" (supta kurmasana) ou "chien tete en bas" (adho mukkha svanasana) en sanskrit pour frimer dans les soirees -, et de lectures dont les titres m'auraient fait eclater de rire il y a quelques annees ("The Science of Breath" avec une photo d'un nez dans un nuage esoterique en gros plan, "Yoga Sutras", etc.), il va sans dire que l'excitation etait a son comble a l'arrivee au centre pour ces 4 semaines de formation! Pas mal d'apprehension ces derniers mois aussi, lorsque par moment j'oubliais que le yoga n'est pas une discipline olympique ("et si j'arrive pas a mettre mes bras dans mes jambes en lotus pour la posture du coq, tout le monde va se moquer de moi je parie? et si le prof voit que je suis nulle dans les jump through, il va me virer parce que je suis trop naze hein?"), qui se sont neanmoins dissipees rapidement apres la premiere session (non, personne ne se moque, les autres sont tout aussi occupes a inserer leurs bras dans leur lotus que toi et on est la pour apprendre, pas pour faire des concours de contortionnisme!). 

Ambiance joyeuse, detendue et internationale surtout, avec 39 participants de 19 pays differents, du Cambodge a l'Autriche, en passant par l'Arabie Saoudite et le Perou, de 22 a 46 ans! Certains etaient clairement la pour "apprendre a etre prof", ayant deja une place qui les attend dans un studio chez eux, commes Nic et Pi, un mec et une fille d'une vingtaine d'annes qui  donnaient deja des cours de yoga a des enfants defavorises a Phnom Penh, mes la plupart comme moi qui voulaient surtout approfondir leur pratique et pourquoi pas pouvoir donner des cours a quelques amis et proches sans risque de meurtrir ceux-ci par manque de savoir faire (sorry encore Timo :)

Enfin!!

Comme vous pouvez le voir ci-dessous, le cadre etait pas degueu, c'est le moins qu'on puisse dire, avec une jolie piscine d'eau salee pour les jours ou la mer turquoise etait infrequentable pour cause de meduses, un shala superbe avec un parquet a se damner, un juice bar ou se procurer shots de spiruline et jus de legumes a foison, un resto dote de coussins confortables ou s'affaler et siroter une noix de coco fraiche entre deux cours, un sauna herbeux (desolee d'avance pour le francais approximatif de ce message, je n'ai pas pu m'entrainer depuis moment et mon cerveau ramollit), une palette de massages incroyables effectues pas des personnes competentes (ca nous change du Laos) et des chiens joviaux meme pas galeux gambadant gaiement sur la plage! Sans parler du magistral vegebuffet biquotidien, qui aurait rendu vegetarien Mr Charal lui meme!

Pour un plouf express entre le cours de chant de mantra et le cours de philosophie!

Plouf alternatif dote de meduses

Le menu du jour! Faudra encore leur expliquer que "ahimsa" s'applique aussi aux poissons...  

Ou faire secher ton tapis de yoga des flots de transpiration deverses pendant la pratique du matin

Le casier a tapis de yoga a l-entree du shala

L'autel dedie a Patanjali et Ganesh au centre du shala, face a nous durant la pratique...

... et les maitres qui veillaient sur notre pratique de leur regard bienveillant, dos a nous.

L'heure du gouter!

Le fait qu'il y ait une poubelle specialement dediee aux noix de coco vide (a gauche, celle de droite etant reservee aux restes de nourriture)  vous laisse imaginer la quantite consommee au centre (une centaine par jour)

Et c'etait donc parti pour un mois riche et intense, qui s'est ecoule trop vite pour avoir le temps de dire "om"! Reveil a 5.45 devant un ciel idylliquement rose, au son des oiseaux tropicaux et des insectes qui commencent a gresiller de joie devant cette aube providentielle.... Mais pas seulement. A partir du 5eme jour, nous avons ete initie aux "kriyas", des methodes de purifications yogiques que nous devions des lors effectuer tous les matins. Malgre des noms enchanteurs tels que "vaman", "jala neti", "sutra neti", ces rituels millenaires et les bruits qui en resultaient etaient en fait un peu moins charmants.

Se reveiller au doux son de "vaman", c'est entendre ton voisin de chambre gerber 2 litres d'eau salee prealablement ingurgites d'une traite, senses nettoyer ton estomac de l'exces de bile et de mucus et te purifier de l'interieur (voir soigner les scolioses selon certaines sources). Ma coloc, Adele, et moi, recalcitrantes a l'idee de vomir tripes et boyaux de bon matin, nous contentions de "Jala neti" (verser de l'eau salee dans une de tes narines et la faire ressortir par l'autre, tres bon pour nettoyer les sinus) et de "Sutra neti" (inserer un petite tuyau dans ta narine et le faire ressortir par la gorge, que t'attrape avec l'autre main, et ensuite tirer d'un cote a l'autre comme quand tu passes le fil dentaire, sauf que la c'est du mucus que tu deloges, voire des croutes si t'as la creve, et non de la plaque dentaire).

5h45 une heure indecente pour se lever mais une vue depuis mon lit qui aidait a faire passer la pilule

Adele en plein jala neti dans notre salle de bain

Et votre devouee en plein "nose flossing", aka sutra neti

Apres une douche rapide (une douche normale, rien de bizarre je vous rassure) et un petite infusion de gingembre et de citronnelle en admirant le lever de soleil sur la plage, c'etait deja 7h, l'heure du "pranayama", comprenez exercices de respiration. Apres quelques chants de mantras pour se mettre dans l'ambiance et des pensees positives pour bien commencer la journee, on effectuait une series d'exercices bien precis auquels on avait ete inities pendant la premiere semaine. Pas si evident de les pratiquer correctement, et les 2 ou 3 profs presents etaient bien utiles pour repondre a nos questions ("pourquoi j'ai la tete qui tourne quand je fais kapalabhati? est-ce que je dois contracter mon perinee pour agni sara? je fais quoi si j'arrive pas a mettre ma langue en tube pour Sitali?"). Difficile de comprendre pourquoi faire des vagues avec ton ventre ou tirer la langue en faisant "haaaaaa" et en louchant peut changer ta vie au debut, mais je vous promets que par la suite, tout prend du sens! Une super decouverte donc, et une pratique que j'espere continuer et approfondir par la suite. D'autant que Paul, sur la base de notre pouls qu'ils a pris plusieurs jours de suite, et de notre profil ayurvedique et d'autre info, nous a a chacun prescrit une sequence pranayama personnalisee a continuer par la suite. Chouette donc.

Vers 8.30, apres le pranayama, on passait a la pratique Mysore, donc chacun a son rythme, ajustes par les profs, impitoyables, et suant comme des gorets (nous, pas les profs). Et quand je parle de sueur, je ne parle pas de gouttes de respiration qui coulent, non, je parle de RUISSELLEMENT, de flots qui se deversent sur ton tapis tels des rivieres salees, au point que ca en devient dangereux de marcher entre les tapis! Et si c'est embetant de se blesser en faisant du yoga, c'est encore plus ridicule si ca arrive en glissant dans la transpi et pas en faisant une super pause... Un allemand voisin de mon tapis, qui je pense aurait pu gagner la palme de la transpiration (c'est le cas de le dire) s'est amuse a se peser avant et apres la pratique: 2kg en moins! Donc 2 litres de transpiration! Multiplies par 40 personnes = 80 litres! Assez pour approvisionner en eau un village du Burkina Faso pendant 3 semaines!

Bon treve de plaisanterie, la pratique etait, vous l'aurez compris, intense. Apres un savasana beni, et un saut dans la piscine pour refroidir la machine, c'etait l'heure du brunch et surtout de la boisson aux electrolytes pour rehydrater tout ca. Ensuite, a peine  le temps de travailler sur nos lectures (un beau classeur bien fourni de textes en tout genre, d'explications sur les postures, de mantras a apprendre, de conseils divers et varies, un bien precieux, tout aussi precieusement annote que j'ai garde dans mon sac a dos et pas envoye a la maison avec le reste de mes affaires trop lourdes par peur de le perdre!) et par la meme occasion de travailler sur nos bronzagse au bord de la piscine que la gong sonnait les 12.30 pour notre seance de chants de mantras avec Elonne, une prof geniale qui pourrait etre sur la photo d'illustration pour le mot "paix interieur" dans le Larousse (bon je sais, "paix interieure" c'est deux mots, pas un, mais on se comprend).

A 13h, c'etait parti pour 2h30 de cours de philosophie avec Paul, qui lui pourrait non seulement illustrer "paix interieur" mais aussi "guignol du coin". Apparemment, avant d'etre le maitre yogi qu'il est, Paul etait un aspirant comedien a NY et ca se voit. Car pouvoir faire le pitre tout en interpretant et en tirant les perles de sagesse des Yoga Sutras et du Bhagavad Gita, c'est un exploit, et un exploit particulierement appreciable pour 40 yogis creves de leur pratique matinale et en pleine digestion. La troisieme semaine, au lieu du cours de philo, on avait anatomie, et Oscar notre squelette yogi etait la superstar. Vers 15.30, on passait ensuite a l'etude de postures, 2 ou 3 chaque jour, pour lequels l'un d'entre nous faisait le cobaye a chaque fois. La encore, malgre le serieux de la chose, et les notes studieuses que nous prenions tous pour nous rappeler des elements cles de chaque posture, ca partait souvent en rigolade, voire en imitation de Zoolander (allez savoir comment on en etait arrives la).

La valse

La prise de catch

Les couillons avec un bloc sur la tete

Les roulades

A 17h, c'etait l'heure pour nous de commencer a se donner des mini-cours mutuellement 2 par 2, au debut juste des salutations aux soleil et ensuite de plus en plus de pauses. Difficile de trouver les mots au debut, surtout pour les pauvres non-anglophones parmi nous ("euhh..... raise your bras in the air.... bring your left foot back, euh non, the right foot, oh and i forgot, inhale...) mais avec le temps, c'est devenu moins pitoyable et meme carrement correct a la fin. La derniere semaine, chacun a du donner un cours entier d'une heure a 5 comparses, avec evaluation par un prof qui prenait des notes a cote et nous observait d'un regard impitoyable (encore). La, j'etais tellement stressee que j'ai failli faire "vaman" involontairement (voire plus haut). Mais tout s'est finalement bien passe, pour tout le monde d'ailleurs et nous sommes finalement tous repartis avec notre diplome en poche!

A 18h, exode vers le restaurant et moment sympathique d'echange avec les autres etudiants et les profs. Principal sujet de conversation: les blessures! En fait, la question n'etait pas "do you have any injuries?" mais "what injuries do you have?", le top 5 etant le hamstring tendonititis (surnomme le "pain in the ass" par notre prof d'anatomie, cette douleur se situant en effet exactement a cette endroit, je peux en temoigner), l'etirement des ligaments du genou, la douleur d'epaule, l'articulation sacro-iliaque et ... heu.. la mega piqure d'insecte. Je realise que je fais pas vraiment de la pub pour l'ashtanga la, mais finalement, comme on l'a tous appris pendant ce sejour, toutes les douleurs et les blessures nous apprennent quelque chose, non seulement sur notre pratique, mais sur nous. Quoi de plus frustrant que de plus pouvoir faire des postures que tu faisais les doigts dans le nez (facon de parler) il a 2 jours? Bonne lecon d'humilite, pour te rappeler que le yoga ce n'est pas frimer en mettant tes jambes en lotus derriere ta tete ("z'avez vu ce que j'ai fait? t'as vu comment que je cartonne ma race tellement je suis souple??") c'est une pratique interieure en premier lieu, dont un des elements cles est de pratiquer pour pratiquer, quel que soit ton etat et les circonstances, et non pour reussir ou obtenir quelque chose. Et une belle lecon de compassion aussi! Phrases reconfortantes, echange de pots de baume du tigre et de tubes de Voltaren... Rien de tel pour creer des relations fortes avec tes co-yogis!

A 19h30, la soiree se terminait soit par un film (non pas Austin Powers 3, un film sur le yoga) ou une seance de tratak (observation d'une bougie sans cligner des yeux jusqu'a ce que tu pleures et ensuite visualisation de la flamme les yeux fermes, pour purifier les canals lacrimaux et avoir un effets sur les pensees refoulees dans le cerveau) et de chants de mantras.

Et vers 21h, sans demander notre reste, on allait s'ecrouler dans nos chambres...

Parfois, c'etait la tornade dehors!

Mais c'etait joli quand meme...

Mon coude meurtri, apres que j'ai tente de convaincre mes bras de rentrer dans mon lotus pour Garba Pindasana

Morgen et Adele, toutes sourires a la ceremonie de graduation!

Jodi, Christine et Radhika!

La "energy ball", mon snack favori du juice bar (non ce n'est pas une crotte de bique roulee dans la noix de coco, mais un melange datte, noix de cajoux, spiruline)

En train de rester eveilles jusqu'a la fin du film...

Le deuxieme shala, face a la mer

Oh la frime! (pas tres yogique tout ca :)

Une des "phrases du jour" exposees devant le centre wellnesss

Alors voila, c'est termine et j'avoue que le retour a la "vraie vie: est un peu rude. Comment passer de "om", lotus et jus de betterave/spiruline a techno cheap a fond, bars a "filles de joie" / touriste puant en wifebeater, et burgers putrides? Pour des raisons diverses et variees j'ai du passer quelques jours dans ce cauchemar du tourisme thailandais et thank god, demain, je me tire dans un autre petit centre de retraite vegeyogi de Koh Samui, avant de partir plonger a Koh Lanta! Et ensuite, comme rien ne se passe comme prevu en Asie, au lieu de rentrer feter le petit Jesus parmi les miens, je pars... a Goa pour plus de yoga (prions pour mon visa)! (c'est fou mais Goa c'est presque l'anagramme de Yoga! Trop marrant). A bientot les amis!