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22 September 2006

Me revoila apres une longue absence due a la paresse mais surtout a une reflexion vexante mais neanmoins assez appropriee de mon conjoint : "Tu commences a me les briser avec ton blog, en plus t auras rien a raconter en rentrant !". Mmmmh oui peut-etre.
Donc je ne m etendrai pas maintenant sur notre visite aux charniers des Killings Fields (et sur notre desarroi lorsque l on s est rendu compte que les tissus et les morceaux de bois blancs incrustes dans le sol sur lequel on marchait etaient en realite les vetements et les os des victimes des khmers rouges), ni sur notre periple a Phnom Chisor (et notre ascension laborieuse en plein soleil des 400 marches menant au sommet de la colline - "Phnom" signifiant "colline" pour les non khmerophones - et a son attraction principale : les ruines d un temple du XXeme siecle et une vue de malade sur toute la region), ni sur notre semi deception a la reserve de Phnom Tamao (reserve ou zoo ? difficile a dire... Autre interrogation : qui est le plus primate entre le gibbon qui se balance sur sa branche en se grattant l aisselle et le khmer parvenu qui secoue les grillages en braillant comme un imbecile pour faire peur aux animaux ?). Je ne vous parlerai pas non plus de l etat des routes des qu on sort du centre ville, des nids de poules qui deviennent des nids d autruche et des nuages de poussiere qui nous ont fait louer le seigneur d avoir pris un taxi ferme au prix fort de 50 dollars, quitte a entamer serieusement notre reputation inebranlable de routards de l extreme...
Je pourrais par contre vous parler de notre rencontre inattendue avec une troupe de proselytes chretiens venus tout droit de Singapour pour retablir les orphelins de la CPCDO dans le droit chemin et leur enseigner la bonne parole de Jesus.
Ils ont donc debarque en tuk tuk mercredi matin, les bras charges de cahiers et de materiel (discreditant totalement les pauvres cadeaux que nous venions d acheter genereusement aux enfants, en tout et pour tout 1 ballon, deux petites jeux de balle, une corde a sauter, du vernis a ongle et des accessoires a cheveux pour les filles...). A peine notre cours d anglais termine, c est parti : chansons chretiennes avec choregraphies, un peu a la Macarena, pendant que le "chef" essaie de nous convaincre de venir visiter une eglise methodiste voisine avec lui apres avoir dejeune avec le pasteur bien sur... "Plutot mourir" nous exclamons nous (mentalement) de concert et nous nous esquivons une premiere fois.
Malheureusement, le lendemain, les intrus sont toujours la et il me faut a nouveau endurer le discours evangeliste de ce brave Singapourien pendant que Jean (le petit malin) fait semblant d etre tres occupe a enseigner les subtilites des expressions idiomatiques brittaniques les plus complexes ("What time is it ? It is twenty past ten")a Sopheap et Lon.
Finalement je n y tiens plus et lui suggere : "Dont you think we should let them freely choose their religion ?". Apres une bref rictus de vexation, mon interlocuteur reaffiche son sourire extralarge et entreprend une apologie du christianisme qui est "la seule religion comportant les vraies valeurs, contrairement au bouddhisme qui est centre sur l individu et ne prend pas en compte l amour du prochain, le partage et l empathie". Ah bon, c est pourtant l impression que j avais eue, en voyant les centaines de pelerins offrir fruits et riels aux mendiants devant les pagodes de la ville... "D ailleurs ce nest pas pour rien qu en Occident, pays majoritairement chretien, il n y a plus de guerres ni de pauvrete" poursuit il. C est vrai, d ailleurs les pays chretiens ne font jamais la guerre, regardez les USA...
Bon j arrete la ma critique car il faut savoir que ces gens on tout de meme finance et construit l annee passee un nouveau sol en dur pour l orphelinat, un vrai toit en metal (et plus en paille) et des coffres pour que chaque enfant puisse avoir un endroit ou mettre ses (peu nombreuses) affaires personnelles. Le Jesus-Brainwashing est donc le prix a payer ameliorer le quotidien des enfants. Un moindre mal donc. Il reviennent donc tous les 6 mois environ passer du temps avec les enfants et verifier que tout se passe bien dans leur petit protectorat.
Jeudi a donc ete notre dernier jour a l orphelinat, a cause du festival Pchoum Ben qui commence et durant lequel beaucoup d enfants retournent dans le peu de famille qui leur reste en province. C est la fete des fantomes. Si j ai bien compris, en gros, il faut visiter un max de pagodes possibles et offrir du riz ou mieux si on peux (j en ai pas encore vu offrir du caviar pour le moment) aux esprits des morts de ta famille. Et comme les esprits se baladent de pagode en pagode, tu maximises tes chances si tu offres du riz dans chaque pagode.
La religion est un peu etrange ici, dans les temples les buddhas font schmolitz avec les Vischnus et les Shivas, on dirait qu ils ont le posterieur entre deux chaises comme on dit. Et l ambiance pagode (du moins pendant le Pchoum Ben Festival) n a rien a voir avec le silence respectueux et le recueillement des eglises chretiennes occidentales : ici c est priere au porte voix, des enfants qui courent, crient et chahutent pendant que les parents papotent entre deux batons d encens et que des petits vendeurs proposent aux gens de changer leurs gros billets en petites coupures a offrir aux mendiants ou aux esprits (et donc indirectement aux moines, qui ne font vraiment pas pitie, bien replets dans leur drap orange).
Voila, je pourrais encore vous raconter bien plus, mais je suis pas non plus au Cambodge pour recevoir le prix Pulitzer du blog de voyage, j ai des trucs a visiter moi (et des billets de bus pour HoChiMinhVille a acheter !).
Lia Huey !

15 September 2006

Me voila donc encore en train d augmenter le PIB cambodgien par le biais de cet Internet Cafe dont je suis desormais une habituee : "Souasday, can I use the internet ?". Je sais meme ou sont les toilettes maintenant (la premiere fois, je m etais trompee avec la porte de la douche, ou j ai croise Chung Li en train de se secher... oups....mais c est comme ca, ici, les gens habitent derriere leur magasin et quand tu vas dans leurs toilettes, c est un peu comme si tu rentrais dans le monde mysterieux de l habitat khmer.... Plus si mysterieux que ca en fait, puisque la plupart des maisons donnent sur la rue et sont depourvues de porte, c est un peu du reality TV mais en live, tu vois Song Siphong allonge sur le canape devant le dernier Jackie Chan (oui oui, celui de 1988), pendant que sa chere et tendre recoud le pantalon du petit dernier alors que le cadet pedale comme un detraque avec son tricycle sur le carrelage, manquant de justesse le "stupa" familial, petit temple de recueillement bouddhiste qui se trouve dans toutes les maisons, souvent surkitch, agremente de petites lumieres bleues ou de guirlandes de noel, quand c est pas un de ces gros chats chinois avec la patte qui se balance d avant en arriere...
Apres une semaine d' "orphelination intensive", c est donc assez epuisee que j ecris ce blog... Apres avoir dormi 6 ou 7 heures par intermittence (voyages aux toilettes incessants de l un ou l autre d entre nous, toujours pas tres bien immunises aux bacteries khmeres...), le reveil sonne a 6.30.
Apres une douche rapide, un croissant quelque part si on trouve, on enfourche la becane pour 25 minutes de course folle dans cette ville de cingles (elue fierement ville aux routes les plus dangereuses de tous les pays asiatiques par le Cambodian Daily, avec une augmentation de 3% d accidents mortels par an...), le nez s imbibant gaiement de gaz d echappement et les yeux fixes sur ld' hypothetiques tuk tuks caches derriere ce gros 4X4 qui pourraient debouler par la droite, ou sur ce mec a moto qui roule a contresens sur la voie de velos, ou sur les camions a bananes qui te frolent dangereusement, non sans t avoir prealablement eclate les tympans de leur klaxons.... On traverse donc l immense Russian Boulevard, qu on pourrait appeler Avenue des Universites, aux noms les plus prestigieux (Royal university, Institute of Foreigne Languages - oui, foreigne avec un E -), et surtout plus vendues aux USA les unes que les autres (American school of Cambodia, American High School...).Ca doit etre un gage de qualite, un peu comme le label rouge pour les poulets...
Bref, au panneau "Northbridge University" on tourne a droite pour s engager dans un chemin digne d une epreuve du Camel Trophy : boue, trou, flaque geante qui s apparente presque a un mini lac les jours de pluie... Jean traverse les obstacles en veritable heros de la cambrousse pour nous mener a l orphelinat a l heure, c est a dire 8.30, debut du cours d anglais des petits (petit se referant surtout a la taille en fait, puisqu a notre grand etonnement, les enfants que nous prenions pour des bouts de chou de 6 a 10 ans ont pour la plupart 13 ou 14.... Vive les carences et le riz matin midi et soir !). Et c est parti pour 1.30 de rabachage et repetition d un maximum de mots, verbes et formules qui pourraient leur etre utiles dans un avenir quelconque : "I am happy" enonce-je clairement. " AYAAAM HAAAAPIIIIIII !" repondent-ils tous en choeur. - I am sad.
- AYAAAM SSAAAAAA !
- I am tired.
- AYAAAAAM TAAYYAAA !
- I am angry.
- AYYAAAAM AAAAANNNTRI !
(oui, ca fait un peu camp d endoctrinement des jeunesses hitleriennes parfois, je sais....). Bref, a 10h, acheves, alors que l on n'aspire qu a un petit instant de repit et une gorgee d eau fraiche, Srey Nit, Srey Neit, Dina, Phearun et les autres entament l offensive : pendant qu un te saute dans le dos, l autre t enfourne un livre d images dans la main pour que tu lises, tandis que le troisieme te supplie a coup de "Mommy, mommy, mommy !" (oui tout d un coup je me retrouve avec 46 enfants et aucun souvenir des accouchements...) de jouer avec lui a "Classico", une sorte de "Cantacoulege" a la khmer pour ceux qui connaissent... C est aussi sans compter les grandes declarations "I love John" regulierement inscrit au feutre au tableau au milieu d un gros coeur et les assaults de calins par les petits, plus discretement par les grands qui se contentent de s appuyer sur toi ou de te tenir la main...
A onze heure, profitant du "bol de riz time" des enfants, on s echappe dans un resto du coin pour enfin souffler un peu et se recueillir au milieu des mouches et des odeurs de porc grille, poulet marine, poisson frit ou boeuf fume... A l aide du precieux lexique de mon guide et de gestes equivoques je suis aujourd hui parvenue a expliquer au fils de la patronne que "la viande, non". La plupart des gens etant assez opaques au concept de vegetarisme ici, j ai presque crie victoire a l arrivee de mon assiette de legumes sautes... Vive le Lonely Planet. A 13h, l esprit aussi vide que l estomac plein de riz, nous nous redirigeons vers l orphelinat, ou Jean a pour mission d enseigner le francais au tresorier, un vieux beau de 35 ans qui espere faire sensation et percer dans la jet set en sortant "Bonjour, comment allez vous ?" a ses confreres. Pendant ce temps, je prepare le contenu du cours des grands (oui, je presente tous mes respects posterioriques a mes anciens enseignents, je n avais jamais realise qu un cours, il faut quand meme le preparer, et que en effet c est pas de la tarte de faire le pitre pendant 1 heure 30 afin de capter l attention et de faire rentrer le moindre truc dans le crane de ces ados...). J essaie de remplacer la methode du "repete apres moi comme un ane trysomique" recommandee par l institutrice habituelle, Srey Touch, par des questions et des reponses, une methode bien plus didactique destinee a l appropriation mnesique par les eleves du contenu pedagogique et intrinseque de l expose (oui, tout ca).
Une fois encore, a 15.30, je suis achevee (d autant plus quand Jean papote ou ricane avec les eleves au lieu de m aider a instaurer un semblant de discipline dans cette classe, sacrebleu). S ensuit une discussion sympathique avec les eleves, ou ils nous font part de leur histoire personnelle souvent tragique (9 fois sur 10 , des parents seropositifs decedes), de leur ambition professionnelle ("I want sing a song" = j aimerais etre chanteur, ou " I want to be a lawyer" pour la plus decidee), ou de leur langue (notre khmer s enrichit de jour en jour : "Souasdey ! Soksabay ?", nous pouvons maintenant negocier les prix, saluer, dire au revoir, envoyer balader les tuk tuks qui nous harcelent : "Te oh kohn")... Nous leur parlons de la Suisse, de nos traditions (moment inoubliable aujourd hui, quand Jean a entrepris de leur expliquer a grands renforts de croquis ce qu est la fondue - cf flickr -) et finalement re-enfourchons notre motocyclette pour regagner nos penates..... Experience donc tres eprouvante mais aussi tres tres gratifiante( cliche, oui, mais neanmoins vrai !). Ce qui m amene a vous tirer ma reverence et a vous souhaiter une bonne journee/nuit ou tout ce que vous voudrez.
(Si j ai le courage demain, je vous parlerai de la mesaventure policio-motocycletale de cet apres midi... Oui, nous avons experimente personnellement la celebre corruption cambodgienne, aka "Tu as fait une infraction de la route, tu es touriste, donne moi une liasse de dollars et on en parle plus"...)
Au fait, vous pouvez desormais voir des illustrations photographique de notre periple a l adresse suivante : http://www.flickr.com/photos/16187957@N00/

12 September 2006

Eh revoila votre fidele serviteuse pour de nouveaux recits depaysants, burlesques, cocasses, et parfois moins... En effet, le theme du week end dernier a ete "Tribute to Pol Pot le vil", avec le visionage d un film sur le genocide dans un resto du bord de la riviere, et la visite de Tuol Sleng, ancien lycee transformee en prison a l epoque Khmere rouge. Sordide a souhait, on a pu "visiter" les anciennes cellules des prisonniers (pour la plupart supposes "traitres" ou opposants a la revolution auquels on infligeait des tortures pour qu ils avouent un crime imaginaire), voir les instruments de torture (la jarre a noyade, l arracheur d ongles, la potence ou on les pendait pas les bras croises dans le dos...)et aussi l exposition des portraits de milliers de personnes massacrees ici (femmes, enfants et bebes inclus, la grande classe)prises par les bourreaux eux memes (qui etaient apparemment friands du concept avant/apres, sauf que la on ne parle pas de relooking mais de seance de torture...). C etait evidemment choquant, moche, revoltant mais ce qui met le plus mal a l aise dans l histoire, c est encore le genocide-merchandising qui a lieu dans toute le ville. Boutique souvenir, japonais qui se font photographier dans les cellules, nombreux mendiants qui attendent a la sortie de la prison et te lancent un " oooh too small !" si tu as l avarice de leur donner moins de 1000 riels... Sans compter le resto/hotel trop hype juste en face, genre "trop cool, ma chambre donne sur la salle de torture numero 4!" et surtout les files de tuktuks qui attendent devant et dont les drivers te helent en rigolant "you go to killing fields now ? killing fields ?" (le lieu culte ou les detenus se faisaient liquider et enterrer dans des fosses, a 15 km de la, donc une aubaine pour les tuktuks ...) en mimant un flingue pointe sur leur tempe: "bang bang!!!" pour t expliquer au cas ou tu aurais pas compris... Le tout dans une atmosphere joyseument touristico-morbide qui te donne l envie de prendre tes jambes a ton cou..
Ce que nous avons donc fait, pour aller nous changer les idees le lendemain a Koh Dach, l íle des tisserands, que l on rejoint par ferry en traversant le Mekong depuis Phnom Penh. Perdus comme deux brebis egares dans ce bateau bruyant et remplis d un echantillon de tout ce qu on trouve dans la ville (7 motos, 1 voiture de luxe, 1 stand de bouffe douteuse, 8 bebes endormis et une soixantaine de khmers autour) on se fait heureusement aborder par un charmant jeune homme a moto, qui parle anglais de surcroit (oui, on a failli sortir le champagne a ce moment la) et qui nous propose de nous faire faire le tour de l ile avec lui ! Rejouis d avoir a ce point le ... borde de nouilles, on enfourche la becane a la decouverte de ce petit "paradis" dixit Jean (moi j etais un peu concentree sur la digestion laborieuse de mon milk shake jelly glace pilee de la veille). En gros, du vert partout, surtout des champs inondes, des bananiers a la pelle, des arbres divers que mon peu de connaissances en botanique m empeche de nommer, des vaches aux cotes saillantes, des chiens a la graisse redondante, des chevaux a la criniere luisante et des routes en terres dangereusement glissantes... Ici donc, le truc c est la soie. Les maisons sont parfois sur pilotis, parfois sur le sol, parfois en bois, parfois limite des huttes de pailles, parfois spacieuses parfois trou de souris mais partout, des metiers a tisser. Notre guide nous amene donc chez des copains a lui pour qu on observe le boulot, au grand plaisir de notre appareil photo pointe pour l occas sur la fonction camera. Un sacre travail donc, 3 jours pour 3.5 metres de soie, qu ils vendent apres a des businessmen qui vont ensuite le vendre a d autres businessmen, etc etc et qui arrivent finalement autour de nos cous d europeens chics. Voila vous savez tout. Ce brave jeune homme dont j ai oublie le nom (plusieurs "k" et plusieurs "h" ont eu raison de mes efforts, desolee) nous a un peu plus parle des lieux, des khmers, nous livrant des informations cruciales (5% des khmers mangent encore du chien, les vaches sont en fait destines a l export, oui elles sont exportees vivantes), nous parlant de liu (il enseigne l anglais et fabrique des membres artificiels, sa mere a ete deplacee pendant le polpotisme, il a failli se marier mais en fait non), et eludant certaines de nos questions (que pense t il du regime, de l avenir du pays, du clivage riches pauvres...). Apres la visite d un wat, il nous a ramene a bon port pour le ferry en rechigant a accepter les qques dollars qu on lui a file pour la visite. Sympathique rencontre donc.
Eh voila, depuis hier matin, on a commence la mission "english teaching" a l orphelinat CPCDO : le matin, de 8.30-10h, cours pour les petits. En gros, l alphabet, les mots de base (a l aide de manuels anglais, donc A for apple, B for baby, et ensuite X for X'Mas....bien que le concept de Noel ne doivent pas leur dire grand chose...), les couleurs (la couleur "green" tres difficile a integrer bizarrement, alors que pour toutes les autres couleurs pas de probleme... J ai compris le pourquoi de la chose quand en discutant avec la maitresse officielle, elle a trebuche sur un mot et employe le mot green a la place du mot blue... La pauvre est adorable mais leur enseigne des mots faux, des phrases sans verbes, parce qu elle meme a un niveau de 6eme en anglais). Apres, jeux avec les enfants, avions en papier a gogo et badmington, pendant que les zeles de la classe s entrainent encore a ecrire sur le tableau, comme dans toutes les ecoles du monde je pense. J ai essaye de fabrique une cocotte en papier pour diversifier un peu l offre de jeux, puis apres avoir montre son fonctionnement au petit Maheul, je lui ai donne, toute fiere d avoir pu communiquer par gestes avec lui... Mais non, qques minutes plus tard, Jean m appelle : Maheul lance desesperement la cocotte dans les airs, desespere de ne pas reussir a faire voler ce satane "avion". Depite, il finit par se la poser sur la tete en guise de couronne en chantonnant.
Apres le lunch (en fait un bol de riz a 11 heures), cours d anglais pour les grands. A 15.30, on s enfuit pour retrouver la civilisation et la douche bien meritee de notre hotel.
Apres ce roman, si j ai le courage, je vous raconterai l episode louage de moto et orage torrentiel lors des premiers essais de la "bete" sur la route. Tout ce que je peux dire, c est que Jean a ete vaillant, ses yeux n etant pas pourvus d essuie glace, et la roue de la moto etant degonflee, et moi m accrochant desesperemment a lui en lui hurlant dans l oreille a chaque carrefour ou chaque embardee potentiellement mortelle.... Au grand bonheur des khmers, qui rigolaient comme des baleines en nous croisant....

09 September 2006

Bonjour a vous, fidele lecteur. Aujourd hui, bilan des courses apres une semaine passee dans le monde merveilleux des ONG cambodgiennes : deux demissions et un certain soulagement. (Tu vois Pifou, je fais des efforts avec les points, specialement pour toi.) En effet, l enthousiasme present au debut du stage a rapidement laisse place a une lassitude generalisee liee a la temperature des lieux (17 degres chez CCHR et 35 chez COMFREL), a l incomprehension totale du dialecte anglo-khmero-patois de nos collegues, et a l attitude etrange de nos responsables (respectivement la hautinerie dedaigneuse en 4X4 de Mme Leak de COMFREL et le sourire de rongeur sympathique mais enigmatique de ce brave Mr Teang de CCHR). Bref, apres quelques jours de pure couardise ou sous couvert de pseudo recherche sur internet nous trompions notre ennui en communiquant via messenger, en "surfant sur la toile"(recherches de donnees pour son rapport pour Jean et lecture des nouvelles de Koko le gorille qui communique en langue de signes pour moi), nous decidons de jeter l eponge dignement, c est a dire de fuir comme des traitres a la pause de midi.
Apres deliberation autour d un delicieux poisson au sucre de palme pour mon cher et tendre (dont la digestion n a pas ete aussi delicieuse que la degustation apparemment, cf 2 jours de riz vapeur et coca pour son pauvre estomac...)et une salade a la khmere pour moi meme, nous votons a l unanimite un nouvel essai dans une autre ONG, cette fois plus utile et moins vendue aux ricains si possible (CCHR etant une organisation cree par l institut republicain international et sponsorisee essentiellement par l USAid : locaux remplis de photos de hauts dignitaires americains, drapeaux, tasses a l effigie de George Bush, papier toilettes imprime de faux dollars...).
Donc direction Gabi et Dany, nos fideles responsables de Star Kampuchea, qui nous ont avoue que ce placement avait l air douteux des le depart, etant donne que les mecs des organisations avaient repousse a plusieurs reprises des entretiens pour decider de notre future attribution. En deux coups de cuilleres a pot (ou en "deux coups de baguettes a bol" pour faire plus local), elles nous trouvent un nouvel assignement, a notre grande joie : enseigner l anglais dans un orphelinat de l ONG CPCDO (ne me demandez pas la signification du sigle, ma memoire ne fonctionne qu a 25 pour cent de sa capacite au dessus de 30 degres) a 45 petits khmers de qques mois a 17 ans. "Enfin ! du concret!" nous exlamons nous en coeur, exaltes par la mission humanitaire et civilisatrice qui nous attend, la petite part de mere Theresa qui sommeille en chacun de nous enfin reveillee.
Apres un trajet des plus mouvemente dans les chemins de terre defonces et boueux de la peripherie de Phnom Penh ("Free back massage!" plaisante subtilement notre tuk tuk driver), nous arrivons a l orphelinat, ou l accueil est effectivment bien different de celui recu dans les ONG upper class. Cette fois, pas de sourire/rictus pseudo formels a demi-genes suivis de meeting dans la "guest room" de l ONG, mais de joyeux "Welcooome, hellooooo, hellooooo!!!" et une nuee de petits (et d autres pas si petits que ca en fait...)Cambodgiens qui nous accueillent en riant. Une cinquantaine de filles et garcons donc, "dont les parents sont morts du SIDA ou de pauvrete" explique le prospectus, et 4 adultes seulement pour les encadrer jour et nuit : l institutrice, le cuisinier, le directeur et la maman de substitution, qui biberonne la benjamine, agee de 8 mois. Bien que ce soient les vacances pour eux, plusieurs sont en train d etudier sur leurs pupitres... Etudier quoi ? du japonais ! "Eh oui, les donateurs principaux sont japonais et ils demandent qu on leur enseigne la langue" explique le directeur. Super utile le japonais au Cambodge, pourquoi pas le romanche pendant qu on y est. Sans compter que ces genereux donateurs japonais souhaient aussi qu on sensibilise ces enfants aux christianisme, d ou la grande croix qui trone au dessus du tableau et les bandes dessinees racontant le vie de jesus en khmer... Pas mal pour des gosses deja en manque de reperes, qui nous balancent des "God bless you" lorsque nous quittons l orphelinat. Voila donc notre occupation pour 2 prochaines semaines (quoique Jean va probablement se faire requisitionner par le directeur qui souhaite apparemment desesperement apprendre le francais), puis nous partirons a la decouverte de Angkor et des paradisiaques plages du sud puis nous terminerons par une petite escapade au Vietnam retrouver les racines du cheri!
En attendant, on continue notre tour des restaurants de Phnom Penh en cochant la liste du Lonely Planet et en les classant mentalement en divers categories : bon khmer et pas cher, bon pas khmer et cher, pas bon pas khmer et cher, pseudo indien grassouillet, pizzeria maffieuse hupee et coincee, bar a expatries trop fashion, bar a voyageurs de sexe male aux intentions execrables etc....
Bref nous nous en allons maintenant a la joyeuse prison/camp de torture de Tuol Sleng et aux glauques killing fields, etapes obligees de tout voyageur a Phnom Penh...
PS a l attention de Dariouch : l Omega que Jean a achetee n est pas "doree" mais juste brillante, d ou ma confusion. Mea culpa de l auteure.