Eh revoila votre fidele serviteuse pour de nouveaux recits depaysants, burlesques, cocasses, et parfois moins... En effet, le theme du week end dernier a ete "Tribute to Pol Pot le vil", avec le visionage d un film sur le genocide dans un resto du bord de la riviere, et la visite de Tuol Sleng, ancien lycee transformee en prison a l epoque Khmere rouge. Sordide a souhait, on a pu "visiter" les anciennes cellules des prisonniers (pour la plupart supposes "traitres" ou opposants a la revolution auquels on infligeait des tortures pour qu ils avouent un crime imaginaire), voir les instruments de torture (la jarre a noyade, l arracheur d ongles, la potence ou on les pendait pas les bras croises dans le dos...)et aussi l exposition des portraits de milliers de personnes massacrees ici (femmes, enfants et bebes inclus, la grande classe)prises par les bourreaux eux memes (qui etaient apparemment friands du concept avant/apres, sauf que la on ne parle pas de relooking mais de seance de torture...). C etait evidemment choquant, moche, revoltant mais ce qui met le plus mal a l aise dans l histoire, c est encore le genocide-merchandising qui a lieu dans toute le ville. Boutique souvenir, japonais qui se font photographier dans les cellules, nombreux mendiants qui attendent a la sortie de la prison et te lancent un " oooh too small !" si tu as l avarice de leur donner moins de 1000 riels... Sans compter le resto/hotel trop hype juste en face, genre "trop cool, ma chambre donne sur la salle de torture numero 4!" et surtout les files de tuktuks qui attendent devant et dont les drivers te helent en rigolant "you go to killing fields now ? killing fields ?" (le lieu culte ou les detenus se faisaient liquider et enterrer dans des fosses, a 15 km de la, donc une aubaine pour les tuktuks ...) en mimant un flingue pointe sur leur tempe: "bang bang!!!" pour t expliquer au cas ou tu aurais pas compris... Le tout dans une atmosphere joyseument touristico-morbide qui te donne l envie de prendre tes jambes a ton cou..
Ce que nous avons donc fait, pour aller nous changer les idees le lendemain a Koh Dach, l íle des tisserands, que l on rejoint par ferry en traversant le Mekong depuis Phnom Penh. Perdus comme deux brebis egares dans ce bateau bruyant et remplis d un echantillon de tout ce qu on trouve dans la ville (7 motos, 1 voiture de luxe, 1 stand de bouffe douteuse, 8 bebes endormis et une soixantaine de khmers autour) on se fait heureusement aborder par un charmant jeune homme a moto, qui parle anglais de surcroit (oui, on a failli sortir le champagne a ce moment la) et qui nous propose de nous faire faire le tour de l ile avec lui ! Rejouis d avoir a ce point le ... borde de nouilles, on enfourche la becane a la decouverte de ce petit "paradis" dixit Jean (moi j etais un peu concentree sur la digestion laborieuse de mon milk shake jelly glace pilee de la veille). En gros, du vert partout, surtout des champs inondes, des bananiers a la pelle, des arbres divers que mon peu de connaissances en botanique m empeche de nommer, des vaches aux cotes saillantes, des chiens a la graisse redondante, des chevaux a la criniere luisante et des routes en terres dangereusement glissantes... Ici donc, le truc c est la soie. Les maisons sont parfois sur pilotis, parfois sur le sol, parfois en bois, parfois limite des huttes de pailles, parfois spacieuses parfois trou de souris mais partout, des metiers a tisser. Notre guide nous amene donc chez des copains a lui pour qu on observe le boulot, au grand plaisir de notre appareil photo pointe pour l occas sur la fonction camera. Un sacre travail donc, 3 jours pour 3.5 metres de soie, qu ils vendent apres a des businessmen qui vont ensuite le vendre a d autres businessmen, etc etc et qui arrivent finalement autour de nos cous d europeens chics. Voila vous savez tout. Ce brave jeune homme dont j ai oublie le nom (plusieurs "k" et plusieurs "h" ont eu raison de mes efforts, desolee) nous a un peu plus parle des lieux, des khmers, nous livrant des informations cruciales (5% des khmers mangent encore du chien, les vaches sont en fait destines a l export, oui elles sont exportees vivantes), nous parlant de liu (il enseigne l anglais et fabrique des membres artificiels, sa mere a ete deplacee pendant le polpotisme, il a failli se marier mais en fait non), et eludant certaines de nos questions (que pense t il du regime, de l avenir du pays, du clivage riches pauvres...). Apres la visite d un wat, il nous a ramene a bon port pour le ferry en rechigant a accepter les qques dollars qu on lui a file pour la visite. Sympathique rencontre donc.
Eh voila, depuis hier matin, on a commence la mission "english teaching" a l orphelinat CPCDO : le matin, de 8.30-10h, cours pour les petits. En gros, l alphabet, les mots de base (a l aide de manuels anglais, donc A for apple, B for baby, et ensuite X for X'Mas....bien que le concept de Noel ne doivent pas leur dire grand chose...), les couleurs (la couleur "green" tres difficile a integrer bizarrement, alors que pour toutes les autres couleurs pas de probleme... J ai compris le pourquoi de la chose quand en discutant avec la maitresse officielle, elle a trebuche sur un mot et employe le mot green a la place du mot blue... La pauvre est adorable mais leur enseigne des mots faux, des phrases sans verbes, parce qu elle meme a un niveau de 6eme en anglais). Apres, jeux avec les enfants, avions en papier a gogo et badmington, pendant que les zeles de la classe s entrainent encore a ecrire sur le tableau, comme dans toutes les ecoles du monde je pense. J ai essaye de fabrique une cocotte en papier pour diversifier un peu l offre de jeux, puis apres avoir montre son fonctionnement au petit Maheul, je lui ai donne, toute fiere d avoir pu communiquer par gestes avec lui... Mais non, qques minutes plus tard, Jean m appelle : Maheul lance desesperement la cocotte dans les airs, desespere de ne pas reussir a faire voler ce satane "avion". Depite, il finit par se la poser sur la tete en guise de couronne en chantonnant.
Apres le lunch (en fait un bol de riz a 11 heures), cours d anglais pour les grands. A 15.30, on s enfuit pour retrouver la civilisation et la douche bien meritee de notre hotel.
Apres ce roman, si j ai le courage, je vous raconterai l episode louage de moto et orage torrentiel lors des premiers essais de la "bete" sur la route. Tout ce que je peux dire, c est que Jean a ete vaillant, ses yeux n etant pas pourvus d essuie glace, et la roue de la moto etant degonflee, et moi m accrochant desesperemment a lui en lui hurlant dans l oreille a chaque carrefour ou chaque embardee potentiellement mortelle.... Au grand bonheur des khmers, qui rigolaient comme des baleines en nous croisant....
2 comments:
je n parles frances.
je suis chilean!
BUT I LOVE YOUR BLOG, JUST THE PART THAT I COULD UNDERSTAND
Moi né veux savoir pour la Spaziergang à moto!!!!!Alors?Alors?
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