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26 July 2008






Aujourd'hui, 3 visites fort enrichissantes et un debut d'acclimatation certain. A mon arrivee ici, j etais bien decidee a tout faire en cyclo rickshaw, global citizen oblige. Mais apres un petit trajet hier, ou le pauvre cyclodriver peinait comme un malade, demenant ses petites cuisses de garconnet sur son vieux truc rouille, moi lui criant interieurement 'arreeeeete, tu te fais du maaal !' , a deux doigts de prendre le guidon a sa place, j ai donc emprunte ces braves autorickshaws toute la journee.
Premiere etape : le Bahai House of Worship. En deux mots, un splendide temple en forme de lotus tout blanc au coeur d un immense jardin tondu de frais. Qu'est ce que c est que cette religion? Une espece de mix super tolerant, cree au 19eme, qui reconnait tous les prophetes, de Zoroastre a Jesus, et qui dit qu'on doit tous s'unir pour atteindre la paix universelle, qui est le but commun de l'humanite (oui, le global citizen avant l heure).
Et comment on fait ca ? Tout un programme : en creant un language universel (facile), en eliminant l extreme richesse et l extreme pauvrete (encore plus), en reglant les conflits par un systeme de securite collective et des mecanismes de reglement des differents entre Etats par des instances juridiques internationales (pas etonnant qu ils soient potes avec l ONU, d ailleurs, la communaute Bahai a meme statut consultatif a l ECOSOC, sans blague...). Vous l aurez compris, c est la religion des idealistes etudiants en droit international, et j ai deja entrepris des demarches pour me convertir.
Suite du programme: le National Museum, un peu le Louvre de l Inde (c est pas moi qui le dit, c est le guide du routard). Et meme un systeme de headphones en anglais qui explique tout ! 'please notice de beautifuul carvings made in de pipteen century'. Tres belles peintures miniatures de l epoque mogole (enfin, qui suis je pour juger, c est pas comme si je m y connaissais). Et en sortant : la pluie ! (on plutot la 'shower' comme on dit en anglais, ce qui est plus descriptif) enfin ! qui eut cru que j apprecierait encore la pluie apres 1 an a leiden... mais si, c etait plus que bienvenu, apres 2 jours a etouffer, la peau poisseuse d un melange peu ragoutant de pschitt antimoustique, de sueur et de poussiere.
Derniere etape: le temple sikh du coin. Tres grand, tres blanc, en marbre, j etais tres occupee a verifier que tous les sikhs ont bien les 5 K (les cheveux et la barbe jamais coupes, envelopes dans un turban soigneusement noue, le bracelet au bras droit, le peigne en bois, impossible a voir sous le turban, la culotte courte et le poignard), je patauge un peu autour du bassin central, qui est sense guerir toutes les maladies possibles et imaginables (mais ma cicatrice au pied suite au canal swimming de cet ete est toujours bien la, j ai verifie, quelle imposture...) quand un vieux sikh m aborde: 'come lady, i will tell you all about sikkhism'. Genial, enfin la rencontre indienne tant esperee, quelqu un de trustful qui va me raconter plein de trucs super interessants, que je pourrais ressortir dans des diners pour me la peter ! Sauf qu evidemment, accent indien oblige, je comprends 1 phrase sur 10 et je deploie des efforts surhumains en vocalises appreciatives et exclamatives que j essaie de rendre credibles et surtout appropriees a ce qu il essaie de me dire. Finalement il me traine dans une piece au sous sol ou sont exposees moult peintures sur la vie de Guru Nanak, le fondateur du sikkhism,et sur les grands evenements de cette religion. Au fil des explications 'heer is when he cut the head of the muslim, because he not wanting be converted, understood?' , mon guide s exclame, s'enflamme, me prend la main, me malaxe le bras, et la ca commence a devenir louche. Surtout qu a la vitesse ou on va, on aura pas fini les 180 tableaux avant l aube. Il me pince les joues, le nez, me dit que je ressemble a une sikh, mais que ce serait quand meme plus joli si je mettais mes cheveux dans un turban, et d ailleurs 'oh look, you look very like Rani Sada Kaur, take picture, take picture!' (pas tres flatteur, voir photo jointe). Toujours hochant la tete d un air grave quand les images montrent un massacre de sikhs, et partageant son air extatique quand le tableau montre un sikh portant la tete d un musulman sur un pic, j essaie de trouver un moyen diplomatique pour me tirer de la au plus vite.... Finalement, benediction. Le telephone sonne, c est le 11eme coup de fil de la journee d'Endurant (le camerounais rencontre hier, eh oui il a bien merite son prenom) qui cette fois, est plutot le bienvenu. Je begaie un 'thank you thank you, very good story, very interesting, very helpful, i ll come back with my friends' et prends mes tongs a mon cou.
Apres ces emotions, je merite une soiree apaisante sur mon toit. Je vous laisse donc pour retrouver mon palak paneer, miam miam.

25 July 2008

Voila donc des nouvelles de l'aventure indienne, tome 2.

Cette fois ci, pas de refuge pour chien galeux, juste un periple au gre du vent, ou de la mousson, laissant libre court a la spontaneite, aux deplacements de derniere minute au gre de mon humeur et de mes envies... Enfin, ca c'etait l'idee de depart.
Apres un petit detour sur indianrail.gov.in, le site des chemins de fer indiens (vous l'aurez devine), une oasis d'organisation et d'efficacite dans le chaos indien, je viens de m'apercevoir que ma spontaneite va etre severement limitee par la disponibilite des places de trains, en cette periode de Vishnu festival. Mentionne dans aucune des sources ecrites que j'ai pu consulter (guide, leaflets, internet), il semble toutefois que tout le monde est au courant, du moins si je peux me fier a la bonne foi indienne, toute relative.
En effet, hier matin, apres un vol des plus idylliques, pas de bebes hurlants comme des truies egorgees, pas de voisin de siege puant/envahissant/bruyant et un plateau repas vegan (le luxe!), j'arrive donc a l'aeroport de Dehli, plein d'assurance et limite meprisante envers tous ces backpackers qui font les malins mais se font attendre par un taxi envoye par leur hotel. Non, moi je vais prendre le bus, comme les vrais ! D'ailleurs, ces rickshaws vous arnaquent toujours, ils vous emmenent jamais ou vous voulez, mais vous ramenent dans des hotels ou ils ont des commissions, je l'ai lu dans le guide, alors si ils croient qu'ils vont m'avoir !! Donc j'ai trouve un bus qui m'amene tout pres de mon hotel, j'aurai juste a marcher 5 minutes, facile !
Donc, le voyage idyllique se poursuite, le controleur de bus m'appelle quand c'est mon arret, aussi bienveillant qu une mere, prend mon gros sac a dos et m'aide a le mettre sur mon dos, me montre dans quelle direction je dois marcher, c'est tout juste s'il me donne pas une pomme pour donner a la maitresse.
Sauf qu apres 5 minutes a marcher dans cette direction, je vois que dalle, a part un mur de travaux sans fin et des inscriptions 'Delhi Metro' taguees sur celui-ci. Pleutre je suis, me dis-je, le guide du routard avait bien dit que le quartier backpacker ou j ai booke mon hotel allait etre rase ou renove bientot, ou qqchose comme ca ! Ce que me confirme un jeune indien amuse qui me suivait depuis un moment 'Pahar Ganj finished!'. Il me conseille d'aller a l'office du tourisme, soit, j'y vais. Mais c'est le debut d'une promenade a travers Dehli, ou il semble que je fais la visite guidee des magouilles et combines pourries de tous les arnaqueurs de la ville. Finalement, j'echoue dans un rickshaw auquel je demande implorante (avec peut-etre une lueur de lucidite, enfin) : 'mais dites moi mon brave, c'est bien vrai qu'il a disparu, le quartier de Pahar Ganj ?' Et la forcement, il se marre. 'Mais non ma bonne dame, je vais vous y emmener, vous avez ete victime d'une entourloupe ! allez, montez dans ma cariole !' (cette retranscription est imagee bien sur, les indiens ne parlent pas un francais du 19eme siecle, mais anglais).
Voila donc finalement j'atterris chez Anoop, qui me refile une chambre pourrie sans fenetre, mais je m'en fous, j'ai un lit, une douche et c'est tout ce que je veux pour le moment (j'irai en demander une autre plus tard, j'ai besoin d'un minimum de 8 heures de sommeil pour jouer mon role de chieuse correctement). Bien sur, impossible de dormir, j'evapore 10 litres a l'heure, et je me mets a fixer le ventilateur tourner en meditant sur les raisons obscures pour lesquelles j'ai decide de faire ce voyage pourri, en me prenant pour Nicolas Bouvier au Sri Lanka. Incapable d'avoir un raisonnement coherent, les klaxons incessants de la rue empechant une quelconque continuite dans mes pensees glauques et angoissees, je rallume la lumiere, engouffre les cacahuetes donnees dans l'avion et vais affronter le monstre.
Apres quelques emplettes satisfaisantes (qui a dit deja : 'le shopping est le meilleur des anxiolytiques' ?) (un shampoing ayurvedique et 2-3 habits aprement negocies), je me pose a une terrasse (enfin, dans la rue) et un bon tchai acheve de me remettre d'aplomb.
Je vais abreger pour la fin de la journee, histoire de ne pas perdre mes lecteurs fideles des le debut du voyage... Donc en gros, apres midi au Red Fort, des fortifications et palais construits par divers empereurs moghols (mais il en reste pas grand chose, etant donne que tous les trucs shiny genre pierres precieuses, ont ete pilles), rien de transcendant, mais j'ai peut etre pas pu apprecier a sa juste valeur, toute occupee que j'etias a semer cette bande d'adolescents a moustache naissante qui me suivaient et scrutaient en ricanant comme des hyenes. Ensuite, session de racolage intensive dans mon quartier, j'oscille entre regard mechant ou confiance stupide et je me tape de nouveau le tour des agences de voyage qui essaient de te refiler des trips au Cachemire ou au Ladakh. Super, pourquoi pas en Afghanistan aussi ? Parait que les talibans sont des gens tres accueillants !
Petit highlight de la journee: la balade en rickshaw dans Old Delhi. Malgre les nids de poules ou plutot d-autruche (ah les souvenirs des routes cambodgiennes m'est revenu bien vite!) qui m'ont fait regretter de ne pas avoir pense a mettre mon soutien gorge Decathlon special 'sport a impact', chouette apercu de la ville et de ses habitants: indiens zarbi a moitie a poils avec une espece de fourche de trident dans la main (je sais pas trop si c est des jains ou autre chose, il faut qeu je me renseigne), jeunes cadres dynaiques en moto qui achetent des bouts de noix de coco aux marchands ambulantrs au feu rouge ('et la dyphterie, vous y pensez, hein, ho ? il faut JAMAIS MANGER DE FRUITS DEJA COUPES, c'est ma mere qui l'a dit' j'avais envie de leur crier), pauvres mecs poussiereux couches au milieu de la route, enfants hagards aux cheveux rougeasse (c'est du aux anemies ou au henne ? chais pas), un tout petit enfant accroupis sur le porte bagage du velo de son pere.... ils sont fous ces indiens... mais attends, il est drolement poilu cet enfant, et pourquoi sa longue queue traine-t-elle par terre ? Mais ! C'est un macaque ! Un macaque qui avait l'air pas tres rassure, se cramponnant a la taille de son maitre, comme une jeune fille derriere son ptit copain en vespa...
Finalement, la journee s'est terminee sur la toit de mon hotel, qui fait office de resto, en regardant le joli couche de soleil rose sur les toits de la ville, la symphonie des klaxons laissant peu a peu place au meuglement des vaches (que j'ai d abord pris pour des rots humains hyperpuissants).
Aujourd'hui, apres un petit dejeuner en compagnie d'un anglais et d'un camerounais qui essayait de nous convaincre que depuis que les americains ont vole un masque africain magique dans les annees 50 a yaounde, les ambassadeurs americains au Cameroun sont obliges d'aller dans les villages se faire desenvouter regulierement, ce qu ils font passer pour des visites caritatives aux enfants pauvres des tribus, sinon ils meurent (discussion etrange, est-ce que moi aussi je vais devenir bargeot apres qques semaines ici ?).
Je vais maintenant tacher de reserver ces trains histoire de pas prendre racine ici....Namaste !