Namaste les amis!
Voila deja quelques nouvelles de Mysore, a peine 3 semaines apres mon arrivee! J'ai en effet laisse ma flemme et mon flegme a Goa, et c'est la decouverte d'une autre ville, en fait carrement d'un autre monde et surtout les challenges de l'adaptation a l'Inde qui m'ont redynamisee - apres m'avoir bien destabilisee dans un premier temps, me rappelant mes premiers jours a Delhi, a Rishikesh ou a Varanasi il y a 4 ans, ou je me refugiais du chaos indien avec soulagement a fin de la journee sur la rooftop terrasse de mon hotel pour un chai et une clope...
Sauf qu'ici, pas de rooftop terrasse mais une chambre surchauffee et sombre dans un hotel peuple exclusivement d'Indiens de sexe male. Et apres une malheureuse tentative de chai le premier soir dans le restau glaque de l'hotel qui s'est vite transformee en seance de reluquage et de "You alone madam? You married madam? What you reading madam?", j'ai pris refuge dans mon sauna ma chambre et enfoui ma tete sous les draps jaunes et troues (si au moins je fumais encore, j'aurais pu noyer mon chagrin dans la nicotine), bien decidee a ne jamais plus en sortir.... Quand j'entends un premier toc toc sur ma porte. Je me reenfile mes vetements et mon air mechant pour ouvrir, et c'est le receptionniste qui vient m'expliquer comment fonctionne le ventilateur. Je m'etais tres bien debrouillee sans lui et le renvoie sechement. Mais 20 minutes plus tard, un autre employe de l'hotel vient me faire signer un papier bidon, la quittance de mon chai, suivi d'un autre une heure plus tard qui s'etait trompe de chambre. Tu parles d'un refuge! Je me suis finalement endormie vers 2h quand les claquages de porte et le gueuleries dans la couloir se sont calmees (la qualite des hommes voyageant en groupe n'etant pas la discretion)... pour etre de nouveau reveillee a 7h par le receptionniste qui voulait me donner l'information existentielle que l'hotel disposait d'eau chaude.
Inutile de dire que le lendemain, je n'etais pas dans une disposition propice a apprecier les palais magiques de Mysore et le folklore des marches locaux et j'ai maudit pays et habitants, vaches et rickshaws inclus. J'ai quand meme reussi l'exploit de faire re-installer mon telephone, qui avait plante depuis Goa, apres 5h d'allers retours entre le magasin de telephone, le magasin de cartes sim, de nouveau le magasin de telephone, les bureaux Airtel, le photographe, le magasin de photocopie, les bureaux Airtel, et encore une fois le bureau Airtel, offusquee par le manque de courtoisie des Indiens qui te doublent en te bousculant allegrement dans les queues, exasperee par la bureaucratie et les 18 documents a fournir pour obtenir une nouvelle carte sim, enervee au plus au point par les klaxons incessants... Inutile de dire qu'en fin de journee, quand un enieme revendeur d'encens et d'huiles essentielles m'a demande de "Come to my shop madam, most bestest price, sandalwood, good incense making you look", j'ai du me retenir de ne pas lui enfoncer les-dits batons d'encens dans les yeux et de l'envoyer au diable, lui et son maudit bois de santal!
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L'ex moignon prend son pied dans le train Goa - Bangalore |
Et quelques jours plus tard, apres avoir enfin recommence ma pratique de yoga et reconnecte avec ma paix interieure et avec le monde cosmique (je vous entends deja dire "ca y est, elle a bascule completement la pauvre, elle va revenir avec des foulards aux couleurs de l'arc en ciel, des lunettes a la John Lennon et un tatouage de Ganesh dans le dos") j'ai ouvert d'autres yeux sur l'Inde... Et je me suis rappelee pourquoi j'adore tellement ce pays! Des couleurs vives PARTOUT! Peu importe si le toit de la maison est a moitie ecroule, si il n'y pas de porte d'entree et si une vache est en train de pisser contre l'absence de porte, les murs sont fraichement peints de rose, vert pomme, bleu eclair! Des saris chatoyants, fushias, rouges et or meme sur le dos de mendiantes aux pieds nus et aux cheveux crasseux! Sur les etals des marches, des pyramides de poudres de toutes les couleurs, des montagnes de piments rouges et verts, d'oignons violets debordant de sacs de jutes remplis a craquer, ribambelles de guirlandes de fleurs blanches et oranges, des tranches juteuses de pasteques et d'ananas decoupees par le fruit wallah qui les asperges regulierement d'eau a l origine douteuse pour les garder fraiches...
Et la faune qui s'invite en ville partout, les vaches bien sur, aux cornes teintes rouge vif, tranquillement assoupies a l'ombre d'un tas d'ordures, ou zigzaguant d'un air bovin au milieu de la circulation, completement impassibles devant des rickshaws dont les drivers s'acharnent sans succes sur leur klaxons (ou peut etre deja compltement sourdes), des chiens galeux AMICAUX (pour changer de Goa), 2 gros macaques en train de s epouiller tranquillement sur le mur d'enceinte de ta maison en fin d'apres midi, des piaillements de toutes sortes a n'en plus finir a la tombee du jours dans les arbres voisins et des aigles qui friment et tournoyant toutes ailes deployees au dessus d'eux... (je ne mentionnerai pas le rat mort au milieu de la rue, un corbeau charognard lui picorant agaiement les entrailles, qui gacherait un peu la poesie de ce paragraphe).
Et surtout les visions completement decalees partout, un gros Indien moustachu a l'air goguenard devalant la rue la bedaine bien calee sur un scooter rose fluo, passant devant une successions de murs plus ou moins delabres aux diverses enseignes "Dr Venkataram, specialist in fistula and proctologist disease"..."ASTROLOZER, for permanent and scientific solution of your problem, Mr Joshi 8195536754"... "The American TOurister, Best Quality Modern Clothes"... "Garbage-Free Zone" (devant un tas d'ordure bien sur)...
Comme dit Natacha (une francaise qui vit en Inde depuis des lustres, ancienne cascadeuse, prof de tai chi, de yoga therapeutique et de massage aux bols tibetains, que j'ai rencontree ici) l'Inde est un miroir amplifiant de ton etat interieur : Quand tu te sens glauque, tu la hais ardemment! Et quand tu es shanti shanti, tu l'adooooore....
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En attendant le Tippu Express pour Mysore, quelques photos... |
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Tout le monde attend... |
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Lui il attend son samosa... |
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Elle, elle attend la celebrite en commencant par des pubs de savon |
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Et enfin a Mysore!! |
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Un rickshaw et un tas d'ananas (ca devient dur de trouver de l'inspiration pour ces legendes mais je fais de mon mieux...) |
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Seul occidental de mon quartier lors des premiers jours a Mysore... qui s'est avere a mon grand regret etre un mannequin en plastique |
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Toutes les maisons ont une mandala dessine a la craie devant leur seuil, j'imagine pour proteger la maison mais il faut que je demande...) |
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Gueuledeboisana... |
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Deux des 4 moyens de transports principaux de Mysore (avec les rickshaws et les gros taxis blancs Ambassador) |
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Devant le Devaraja Market |
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Un rond point dont j'ai oublie le nom, Chamaraja Circle peut etre |
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Les agents de circulation ont un chic couvre chef |
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Le dimanche soir, les milliers de petites ampoules qui recouvrent tout le palais s'allument et c'est feerique! (mais pas photogenique car mon appareil rend naze dans la nuit, donc vous devrez me croire sur parole) |
Et Mysore, c'est bien sur la ville des palais, avec bien sur le Palais principal, enorme et majestueux, tout de marbre, de colonnades et de domes pointus, chef d'oeuvre d'architecture indo-sarcenique (et voila, vous aurez appris un mot aujourd'hui, ca veut dire un mix d'architecture indienne, islamique et gothique), construit en 1912 apres que le precedent palais eut brule (ce qui etait donc plutot une bonne chose finalement quand on voit la beaute du palais actuel, comme quoi, pour chaque mal il y a un bien). Derriere tous ces palais, les grands maharajahs de la dynastie Wodeyar, qui ont regne sur Mysore depuis 1499 jusqu'a l'independance et qui ont donc eu le temps de construire moult edifices somptueux pour un oui ou pour un non.
Et plutot que de se tourner les pouces en attendant que les palais se construisent, les maharajah ont eu la bonne idee de s'adonner au yoga! Il semble meme que le hatha yoga tel qu'on le pratique actuellement ait ete grandement inspire par un ouvrage redige par un de ces marahajas au 19eme, le Sritattvanidhi. Mais il a fallu attendre les annees 30 pour le grand revival du yoga moderne: le maharajah de l'epoque, Krishnaraja Wodeyar IV, etait tellement fan de yoga (et d'exercice physique en general), qu'il a embauche un guru pour donner des cours aux jeunes princes hyperactifs du Palais, et l'a ensuite envoye donner des demonstrations de yoga a travers le pays.
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Krishnamacharya |
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Ajay |
Ce guru n'etait autre que Krishnamacharya, un drole de bonhomme tout maigre aux grandes oreilles, figure culte du monde yogi encore aujourd'hui car lui meme ayant enseigne aux plus grands professeurs actuels: BKS Iyengar, feu Patthabi Jois, TKV Desikachar, BNS Iyengar... Ce dernier entre autres etant le prof de mon prof actuel, Ajay Kumar. La boucle est bouclee, et vous comprenez maintenant pourquoi Mysore est un Disneyland pour yogis, ou on compte 77.35 tapis de yoga par habitant au kilometre carre (statistiques INSEE 2011).
Je reviendrai au yoga et a Ajay plus pour eviter de perdre des lecteurs pour cause d'overdose d'informations yogiques... Voila donc le palais, encore et encore, cliches pris au peril de ma vie, les appareils photos etant prohibes a l'interieur, et des gardes feroces dotes de fusils (la je rigole pas) surveillant les visiteurs, apparemment meditant sur l'interieur de leurs paupieres, avachis sur des chaises en plastique.
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Salle des ceremonies du Palais |
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Salle du massacre |
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Dans le palais |
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A fine piece of carrelage |
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La ceremonie du Dasara, festival principal de Mysore qui celebre la victoire du bien sur le mal, lors duquel le Maharajah etait balade sur son elephant a travers la ville (maintenant c'est la statue de la deesse Chamundeshwari qui est paradee, ayant sauve Mysore du demon Mahishasur, qui a donne son nom a la ville, bien qu'il soit le mechant. Chamundeshwari a elle donne son nom a la colline de Chamundi, que vous verrez plus bas) |
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Les maharajah avaient en effet un peu la grosse tete... |
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Un des temples dans l'enceinte du Palais |
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Dans la residence du Maharaja, aujourd'hui un musee |
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Superbes carvings mis en valeur par Hipstamatic |
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Le palais en 1912 |
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Un ptit gars qui n'assumait plus du tout son T-shirt quand j'ai pris la photo |
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Le Jaganmohan Palace, qui sert de gallerie d'art (exposant des merveilles allant du lion en marbre, a la vieille horloge anglaise et a la peinture traditionnelle de Mysore en passant par la sculture de grain de riz) |
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miam |
L'equivalent local du cafe Artjuna a Goa, c'est le cafe Mandala, qui fait partie de l'ecole de yoga eponyme, a deux pas de chez moi. Lieu de rencontre pour yogis satures de bouffe indienne et de regards insistants de moustachus vicelards, et cherchant une oreille pleine d'empathie pour s'epancher sur la resurgence de leur blessure au hamstring, ou sur leur desesperante incapacite a effectuer un vinyasa correct, cherchant un cours de philosophie sur le 2eme chapitre du Bhagavad Gita (c'est bon j'ai trouve), ou cherchant a comprendre pourquoi tout les Indiens s'appellent tous Kumar ici (j'en ai conclu que c'etait comme Nguyen au Vietnam, ce qui n'est neanmoins pas une explication satisfaisante).
C est donc autour d'une delicieuse salade de fruit et d'un chai prepares par Kumar que j'ai rencontre une ribambelle de gens aussi etranges qu'interessants: Park, un moine zen coreen qui voyage au frais non de la princesse, mais du monastere, et dont le vrai nom est imprononcable par le commun des mortels; Romana, une Autrichienne sympa qui s'est concocte un emploi du temps de ministre avec ashtanga, pranayama, cours de backbend, cours de massage, mais surtout une comparse enthousiaste pour visiter les environs; Bal, un anglo-indien, ancien requin de la finance qui s'est recycle dans le yoga et le parapente; Billy, un american ancien halterophile qui a commence a fumer a Mysore parce qu'il a l'impression que ca le rend plus souple; Marius, un Allemand qui a retrouve la sante et la foi apres un accident de voiture qui l'avait rendu paralyse, grace au yoga; Irina, une Russe, aussi serieuse et impitoyable quand elle pratique le yoga que Garri Kasparov en pleine finale des championnats du monde d'echec; Christine, a nationalite indeterminee, specialisee en photographie yogique, qui prend des cliches magnifiques de nous yogis egocentriques pour une somme modique; Naz, une Iranienne sympa qui habite au Canada et qui est loin d'etre naze; Lucie, une Francaise qui voyage avec sa puce de 4 ans, qui roupille dans son costume de princesse indienne sur un matelas de fortune devant le shala pendant que maman fait sa pratique le matin a 6.30; of course Bea, ma colloc, aussi francaise et en plein tour d'Asie, avec qui on partage un the a la cardamome et nos soucis existentiels le soir sur le toit de notre maison; Chris, mon autre colloc, autrichienne, maintenant partie, qui soigne ses blessures yogiques avec une lotion anti-inflammatoire destinee aux chevaux, qu'elle m'a genereusement leguee; et Natacha, que j'ai deja presentee plus haut, veterante de l'Inde et du yoga, qui nous raconte toujours des histoires incroyables, et qui a entrepris de me faire une reeducation vestimentaire et comportementale apres que je me suis fait molestee sexuellement par des petites indiens prepuberes (ce qui a commence par un "give me one money madam, one money" a la tombee de la nuit sur le chemin entre Mandala et chez moi s'est transforme en une seance de tripotage collectif qui m'a laissee un peu traumatisee et surtout incredule!).
Selon Natacha, meme prepuberes, les petits garcons indiens sont eduques par leurs papas dans l'idee que pour affirmer leur individualite en tant qu'homme, il se doivent de harceler les femmes afin de prouver leur domination, et a fortiori les occidentales depravees que nous sommes qui osont sortir sans camoufler nos formes de la tete aux pieds (je precise que je portais un chale qui cachait pourtant toutes mes formes pardessus mon t-shirt, ainsi qu'un pantalon informe lors de l incident...). Evidemment, la sexualite etant un sujet tabou, le seul moyen pour les jeunes d'aborder la chose sont les films et sites pornos, qui normalise l'idee que la femme est un objet dont on peut disposer a son gre. Si l'on ajoute a ca le fait que le viol est presente dans les films indiens comme un prelude habituel au mariage (Typical indian film plot: "He likes her, she doesn't like him, he rapes her, she is at first angry at him but ends up falling in love with him and they get married"), on s etonne a peine qu'un viol est rapporte toutes les 30 minutes en Inde (et on peut imaginer que la grande majorite n'est meme pas rapportee) et que le rapport homme/femme est completement tordu. Un bon exemple est ce qui s'est passe recemment avec les bus (rapporte par Natacha): les femmes s'assoient generalement toutes a l avant du bus, pour eviter de se faire harceler par les hommes a l'arriere. Les autorites ont tente d'interdire cet usage, sous pretexte que "les accidents de la route sont dus au fait que le conducteur est distrait par toutes ces femmes autour de lui". Il serait peut etre plus efficace de payer une therapie au conducteur... ou a tous les individus de sexe masculin de ce pays! Le summum de l'horreur a ete rapporte par le Deccan Herald (ou le Times of India je sais plus) la semaine derniere: une file de 17 ans s'est fait attraper par un groupe d'ados de son age qui l'ont viole a tour de role, jusqu a ce que ses cris alertent les villageois du coin, qui arrives sur les lieux, au lieu de porter secours a la fille, se sont joints a la partie! Et apparemment, il n'est pas rare que les flics fassent de meme...
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Le scandale qui fait la une des journeaux actuellement: un ministre a ete surpris en train de regarder un documentaire une video porno sur son portable en plein assemblee |
Bref tout ca pour dire que le peu de fibre feministe qui etait en moi avant se developpe exponentiellement ici, et que c'est avec grande gratitude que j'ai accueil les recommandations de Natacha pour eviter les ennuis ici. Premier etape: se doter de vetements convenables, c'est a dire d'une tunique large a longues manches qui te fait ressemble a un monobloc. Apres avoir acquis la chose pour la modique somme de 100 roupies au marche (CHF1.80), je dois reconnaitre que c'est assez joli en plus en fait. Deuxio: un bindhi (couleur ou petit autocollant brillant entre les sourciles), qui te rend tout de suite plus respectable aux yeux des Indiens. Terzio: sous aucun pretexte tu ne croises le regard ou ne reponds au "Hello" d'un individu male, meme si il a l'air d'avoir 8 ans. S'il te harcele, surtout ne pas s'enerver et lui crier dessus, il prendrait cela pour un signe d'attention et d'interet et redoublerait d'excitation (voir "typical indian film plot" plus haut). L'ignorer est l'arme fatale ("ou le cogner avec ta bouteille d'eau s'il insiste" precise Natacha). Voila, bon sans sombrer dans la parano, c est quand meme bien de comprendre un peu les differences culturelles (meme si ca donne envie de se revolter) et d'accorder son comportement en consequence... Et bien m'en a pris, puisqu'un vendeur m'a parle en Kannada (la langue locale) l'autre jour, preuve que mon costume, avec l'aide de mon bronzage Goen et de ma recente teinture presque noire me font fondre dans la masse!
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Mon nouvel uniforme d'indienne |
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Sur le chemain de Chamundi Hill, on a l'obligation de klaxonner |
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Les offrandes makers sur la colline de Chamundi |
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Un pretre Brahmin sur la colline de Chamundi et un autre gars qui transfere une drole de poudre dans du jus de mangue pour une raison obscure |
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Ma maison! |
Ca c'est ma maison ici: c'est chez Kumar et Lakshmi, un vieux couple dont les trois fils ont deserte depuis longtemps et qui loue donc les chambres du premier etage aux yogi touristes. L'intermediaire qui m'a propose cette maison m'a precise que Kumar avait des problemes mentaux, mais je le trouve surtout adorable meme si je comprends seulement 10% de ce qu'il dit (peut-etre que c est parce qu;il ne lui reste plus que 3 dents). Lakshmi est maniaque du menage, ce qui est aussi inattendu que bienvenu. Pas le moindre cafard en vue et les milligrammes de poussieres qui rentrent a travers les fenetres sont consciencieusement balayees chaque jour (et la malheureuse locataire qui laisse une casserole sale dans l'evier apres usage se fait gentiment mais systematiquement reprendre). Normalement c'est une femme de menage qui vient, mais Lakshmi m'a dit en rigolant qu'elle ne venait plus ces jours-ci, la raison etant (ou en tout cas ce que j'ai compris des explications mimees par Lakshmi, dont le niveau d'anglais rivalise avec mon polonais) que son mari la tabasse en ce moment (bon je suis peut etre un peu biaisee par mes discussions avec Natacha au sujet des hommes indiens). Ma chambre est spacieuse, mon lit gigantesque, la salle de bain propre et dotee d'eau chaude, le sol en marbre et le quartier merveilleusement tranquille, tout ca pour la somme exhorbitante de CHF 4.50 la nuit.
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Mon ex-chambre (j'ai upgrade a une plus grande depuis) |
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Un temple qui ressemble a une discotheque sordide |
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Ah non je me suis trompee c'est chez vous ca! |
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Pres du Palace |
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La rubrique la plus fournies des petites annonces est etrangement celle des "Changements de nom", allez savoir pourquoi! |
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Yeah! |
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Pas de Hello Kitty ou de Fido Dido (ouh la je date un peu moi) sur les cahiers d'ecoliers ici mais Kofi Annan! |
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Mr Rajaram n'aime pas qu'on rentre sur son terrain |
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Cholie maison pistache |
Et voila le shala ou je pratique depuis 2 semaines: Sthalam8, situe dans une petite rue de Chamarajapuram (ca vous fait une belle jambe je sais).
Le prof est Ajay Kumar, que j'ai mentionne plus tot, un jeune de 27 ans qui pratique depuis qu'il a 10 ans (argh, ca me donne un coup de vieux d'avoir un prof du meme age que moi...). Selon la legende urbaine, il serait un enfant des bidonvilles qui s'amusait a faire des asanas devant les yogitouristes pour attirer leur attention. Ce qui aurait tellement bien marche que ceux ci l'auraient amene chez BNS Iyengar, qui, epate par le talent de l'enfant, l'aurait pris sous son aile et transforme en master yogi en moins de temps qu'il n'en faut pour dire OM. Bref, je sais pas si c'est du dahl ou du cochon mais en tout cas, malgre son jeune age, son diamant a l'oreille et ses calecons Calvin Klein, Ajay est effectivement un excellent prof, aux ajustements intenses mais precis et pour qui le yoga ne se resume pas a des contorsions impressionnantes, puisqu'il est en ce moment doctorant en Sanskrit.
Mais Ajay est aussi un petit dictateur en puissance, jamais avare de critiques absolument inconstructives. La pratique matinale est ponctuee de "Guys, you are all so bad you make me want to cry!", "You don't even know how to stand properly, why do you want to do yoga??", "I tell you to do something, you do other thing! Like I tell you to eat some rice and you put the rice in your ear and not in your mouth!! It is wrong! You do wrong, you all do very bad", "When I tell you to listen, you listen! And when I tell you to watch, you watch! And now watch Mister Prakash do proper vinyasa!". Mister Prakash est l'assistant d'Ajay, tout aussi jeune que lui, mais tout mimi et souriant. En fait j'ai surtout pratique avec Prakash jusqu'a maintenant, puisqu'Ajay etait a l'hopital une semaine pour cause d'intoxication a l'eau contaminee contractee lors de l'ingestion de pani puri, qui lui a donne la jaunisse et l'hepatite A (je suis pas sure d'avoir tout compris). Prakash donne des ajustements super aussi, mais aussi de droles de petites tapes sur le dos et sur les fesses quand il est satisfait de notre posture, ce qui me donne le sentiment d'etre une brave jument parfois. Il parait que Prakash n'a pas le droit d'ajuster les etudiantes indiennes parce qu'il n'est pas marie, contrairement a Ajay, ce qui expliquerait pourquoi il se fait plaisir avec les etudiantes occidentales! Tres chouette pratique donc dans ce petit shala, ou on est seulement une dizaine chaque matin. Par contre niveau deshydratation, on bat des records avec les 35 degres ambiants. Ce n'est plus du goutte a goutte qui degouline de mon menton comme en Thailande, mais presque un filet d'eau de robinet qui fuit! "C'est bien, c'est les toxines qui partent" dit toujours Bea, alors je la crois et j'essaie de trouver ca cool aussi.
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Effectivement, il vaut mieux quand on se fait traiter de gros nul pendant 1h30 chaque matin... |
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Le shala (non ce n'est pas qu'une impression, il est vraiment en pente... ce qui aide -ou pas- selon les postures) |
J'ai aussi commence des cours de backbending avec une Indienne qui se plie dans tous les sens comme si de rien n'etait et tente de faire pareil avec nous (mon dos n'est pas convaincu pour le moment, et l'anti-inflammatoire pour cheval a trouve son utilite suite a certains cours). Je commence aussi des cours de philosophie avec un jeune anglais etudiant en sanskrit et en d'autres trucs qui arrive a donner du sens au plus obscur des vers du Bhagavad Gita et nous delivre des lecons de vie fondamentales avec son petit sourire mutin, c'est formidable! Et entre tout ca, des petites visites avec Romana, Bea et les autres yogis qu'on arrive a recruter. Apres Chamundi hill, Somanathapuram et l'eglise Ste Philomene la semaine derniere, ce sera les jardins de Brindavan et le gros barrage d'a cote dont le nom m'echappe ce weekend. Plus de nouvelles et de photos soon donc !
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Comment ca il est fendu mon pare brise?? Tu m'cherches?? |
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Avec Romana, heureuses d'avoir enfin trouve le bon bus apres avoir recu 19 informations contradictoires |
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Un mec qui fait un drole de trucs sur un drole de vehicule |
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Un rickshaw driver qui lit les petites annonces de changements de nom dans le journal? |
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Paysage typique de la campagne karnatakienne (j'en sais rien en fait, c'est le premier que e vois) |
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Une des inombrables petites filles qui nous ont demande des "school peeeeeeeens" |
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Le Channakeshava Temple a Somananthpur construit vers 1268... |
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... et ses bas-reliefs delicats... |
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... qui laissent l'ex-moignon bouche bee |
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A Somananthpur... |
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La cathedrale St Philomene.... |
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...et ses environs |
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Des prieres sur les murs des catacombes... |
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Et ses catacombes! |
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Le kitscho-catholicisme a l'indienne |
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Et une messe haute en couleur, avec musique pop en fond et robes qui n'ont rien a envier aux costumes bollywood (on est partis avant que le pretre se mette a danser avec le sacristain) |
6 comments:
Cette fois ci tu nous a gâtés: il faut dire que ce que tu racontes est peu banal en plus de ton humour et ton style qui nous sont familiers.
Regarder en l'air ça paye à Mysore! je rêve de visiter ce palais mais à défaut, je préfère me payer le voyage plutôt que de savoir que tu risques ta peau pour nous le montrer.
L'environnement yogique semble bien différent de celui de Goa et l'approche egotique aussi! ce serait très utile à badian.
Les photos: super chouettes! faudra imprimer en couleur cette fois. Les commentaires m'ont bien fait rigoler!
Merci pour ce merveilleux moment en ta compagnie!
Serais tu d'accord de garde tes restes de potion équine pour Grande Efi?
Alex, tu es super.
Je suis une grande fan de ta prose, jusque dans les savoureuses légendes des photos.
Bises!
Eh ben, quel entrée de blog ! Tu t'es donnée mazette ! Comme d'hab tes histoires sont toujours aussi incroyables et drôles ! ça me donne bien envie de retourner en Inde...
Et trop drole qu'ils t'aient pris pour une indienne ! tu vois ce que ça fait hein ! comme tu dis on est pas frère et soeur pour rien... D'ailleurs des egyptiens on trouvé le moyen de me dire "you look like indian". (en plus de quelques "you look like egyptian" évidemment...)
Sinon trop marrant le gueule de boisana, ça me rappelle ce truc avec tous les gens bourrés pris en photo avec les noms de poses de yoga :)
yog et blog bien, sista! your face my ass !
coucou poulette,
tu as l'air d'aller bien, et je suis contente...
tes aventures semblent superbes, et je te l'avoue donne un peu envie... du coup, envie d'aller voir par là-bas un de ces quatres...
je t'embrasse bien fort ma poulette
take care
grumpy sophie!!
Hello Alexandra,
j'ai enfin eu le nom de ton blog après l'avoir demandé 2 fois à ta maman (pour l'avoir égaré la première fois)! J'avais en tête un truc du genre "petite plume dans la forêt" va savoir pourquoi?!
Bref, ceci grâce au dernier repas pris tous ensemble où j'ai eu l'honneur de me restaurer en face de ton père, que j'ai (malgré l'exaspération de ta mère) trouvé extra! Pour faire simple et concis: on a refait le monde tout bonnement. Ta maman nous a laissé en chemin ;-) Moi, j'ai pas lâché prise et ce fut une expérience vraiment sympathique!
Mais bon, j'écris ici parce que je viens de lire ce blog, franchement sympathique!! En effet la forme narrative vaut le détour, accompagnée d'un style humoristique qui sincèrement donne l'envie de continuer la lecture. Alors je t'adresse mes félicitations, et il paraît que tu rentres bientôt. Alors sincèrement au plaisir de te revoir lors de mes rares passages dans les réunions ou ailleurs.
Bravo! intéressant, captivant, preneur, comme commenterait "the times" ou "the new york post" mais ce n'est que moi... ;-)
Julien
(Croix Rouge, tu te souviendras, même si on s'est vu qu'une seule fois avant que tu ne partes)
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