14 August 2008

Apres avoir donne mon nom, adresse, hotel, numero de passeport, signe astrologique et date de validite de ma carte de piscine (risque terroriste oblige, m a t on explique), je peux enfin vous ecrire qques mots depuis ce cyber cafe calcuttien. D abord, je verifie que mon Ipod marche toujours, apres une petite session aquatique sous les pluies diluviennes de ce matin. Oui c est bon. Mes travellers checks ont deteint, la colle unissant les differents morceaux de tissus de mon sac s est dissoute, mon appareil photo a survecu tant bien que mal a une ultime aventure et mon fidele rouleau de papier toilette s est transforme en papier mache mais le Ipod est en pleine forme. Laissez moi vous dire, Calcutta c est stique-fanta !
Mais d abord je reviens qques lignes a Bodhgaya. Les 3 jours la bas se sont deroules dans la plus grande des quietudes, et c est avec ravissement que j ai parcouru MonasteryLand de long en large, m attardant sur les 'attractions' les plus colorees et impresssionantes, comme le temple Bhutanais (ca se dire, bhutanais?) et le tibetain, que j ai tellement aime que j y ai pose mes valises pour deux nuits. Tellement de couleurs, de jolies fresques murales decrivant la vie de Buddha (que je maitrise un peu mieux maintenant, j ai fini mon ouvrage exhaustif, le Colouring Book), et l enorme moulin a priere, un cylindre peinturlure rempli de mantras, dont il faut faire le tour dans le sens inverse des aiguilles d une montre en faisant un voeu...
Quand je suis arrivee, une bande de moines dans leur 'toge' brune jouaient au cricket dans l arriere cour en rigolant comme des baleines. Mais c est la derniere fois que je les ai vus. J ai pourtant essaye de les espionner, curieuse de leur routine quotidienne, mais tout ce que je peux vous dire (c est pas beaucoup, j ai encore des progres a faire niveau investigation journalistique) c est que :
- ils se reveillent a 5h avec un gong qui insiste jusqu a 6h, heure a laquelle ils vont faire leur ceremonie du matin et a laquelle je me suis rendormie (apres y avoir jete un oeil a demi ferme - tambour, mantras, baillements);
- ils deviennent mysterieusement silencieux jusqu au soir (je me suis absentee de 10h a 17h donc j ai surement loupe de l action);
- a 19h ils ecoutent Mariah Carey et certains chantent avec;
- a 21h ils sont dans leur salle de classe et chantent des trucs bizarres d une voix monocorde, ou peut etre qu ils recitent des tables de multiplications.
Il faut quand meme que je precise que, a ma grande surprise - m attendant a une cellule monacale de 6 metres carres sans fenetres, avec murs blanchis a la chaux et paillasse a meme le sol ou on te lance une couenne de chapatti de temps en temps pour pas que tu meurs de faim - ma chambre au monastere etait probablement la plus confortable que j ai eu depuis le debut du voyage. La plus propre en tout cas, pas meme un gecko pour me tenir companie ! Des draps fleuris, un plafond peint en bleu ciel, un ventilateur silencieux et un lit confortable....(comparee au vacarme d helicoptere et au matelas aussi epais qu un pancake bon marche de la Rainbow Guesthouse). Un soir, j ai meme achete un gros ananas que j ai decoupe avec mon couteau-fourchette-cuillere SIGG (decidement celui la, il est utile!) et je l ai deguste en regardant le coucher de soleil sur la terrasse monasterique. C etait beau, emouvant, spirituel, jusqu a ce que mes levres et mon palais commencent a piquer et a gonfler. Oups je crois que je suis un peu allergique a l ananas indien ! (non je l ai pas mange avec l ecorce).
Donc les journees se sont ecoulees dans un splendide isolement meditatif et lecturesque, assise sous le Bodhi Tree, devant le bassin a carpes, dans les jardins du Mahabodi temple, et au resto snack du coin avec mon ami le momo aux epinards sans epinards et le lassi mangue sans mangue (c est ni la saison des epinards, ni de la mangue). Bodghaya, c etait aussi les dizaines d echanges exactement identique avec des ados indiens en T-shirt 'Italian Fashon' :
- excuse me can i talk with you ? I want practice my english
- whats your name ? Oh Alex very good name
- what is your country ? Oh Switzerland, very good country
- what do you do Switzerland? Oh lawyer, liar ! (oui je me la pete un peu en me disant lawyer, mais la fois ou j ai eu le malheur de me lancer dans l explication de mon cursus a un indien ma decourage de recommencer)
- me ? i want be a doctor to help people. You come my shop?
Globalement, ils sont adorables mais parfois, un peu lassee, j ai rompu la monotonie en devenant Louisa, mariee et ingenieure a Budapest, ou Martine, biologiste de Bruxelles. .. Une seule fois, un d entre eux m a epatee. C etait la fin d apres midi, jen avais assez, et apres sa premiere question je l envoie paitre, en lui disant que je suis fatiguee et que j ai passe la journee a me faire poser la meme question. La il me sors sans sourcille : "Ah but me dont want to practice english, I just want marriage and leave india. you like marijuana?'.
Il faut dire que le Bihar est l etat le plus pauvre de l inde depuis des lustres et bien que la plupart des gens avaient quand meme l air d avoir un toit, du moins un peu de paille et des murs en terre, et plus ou moins de quoi manger (quoique c est la saison des pluies, donc les recoltes sont surement plus maigres le reste du temps), c etait vraiment tres rudimentaire. Et comme espoir d avenir pour ces jeunes, a part vendre des fausses feuilles du Boddhi Tree a des japonais credules ou se faire employer dans l atelier local de Buddha en pierre, y a pas des masses d options....
Mais je vous laisse, plus d infos sur Calcutta et Independance day demain ou apres demain. J ai rendez vous avec un compatriote voyageur pour le diner, et ca tombe plutot bien car mes tetes a tetes avec mon palak paneer devenaient un peu monotones... Namaste !

1 comment:

Tim said...

eh ben décidément tu te débrouilles toujours aussi bien ! Ah le fameux "come-see-my-shop", presque aussi typique que "namaste"! Content de voir que ton couteau cuillère fourchette sigg te soit utile ;P