06 February 2012

Une enragee a Goa


Je realise non sans une once de culpabilite que je suis a Goa depuis plus d'un mois et que je n'ai toujours pas reussi a bouger mon gluteus maximus jusqu'au cybercafe du coin pour vous donner des nouvelles! Culpabilitee accentuee par le fait que je ne peux ni pretexter un emploi du temps surcharge ni une indisponibilite de l'outil informatique (le cybercafe est a 7 metres de ma maison), ni une quelconque catastrophe naturelle (sauf si on compte les invasions de grenouilles comme catastrophes naturelles?) qui m'ont empeche d'ecrire. Juste une megaflemme (et ma rencontre avec un certain Giardia, qui n'est pas un seduisant italien en vacances a Goa mais une cochonnerie de parasite, qui m'a mis KO quelques temps)

Il faut dire que Goa, comme l'illuste la photo ci-dessous, n'incite pas au surmenage.

Anjuna Beach
Et malgre toute ma bonne volonte initiale pour decouvrir les tresors de culture de Goa, apprendre le konkani (la langue locale) et faire du benevolat dans l'Animal Rescue Center du coin, mon premier apercu de Goa, ca a ete l'Hopital Vrindavan, a Mapusa.

Mais revenons au commencement (je vous entends deja vous dire "Ca y est, elle va encore nous pondre un roman en 12 tomes, et ensuite elle va nous tanner pour savoir si on a bien lu... La plaie ce blog.... C'est pas tout ca mais j'ai un papier a rendre sur l'impact des infections d'acariens sur grandes surrennales des fourmis du Perigord / un roti de seitan a metter au four / les toilettes a recurer (cochez l'option qui vous convient)!").

Donc tout commence a l'aeroport, quand je realise avec surprise qu'Elyse, une petite Canadienne blondinette a l'humour scatologique rencontree pendant mon stage en Thailande va elle aussi a Goa, au meme endroit, et avec le meme vol. Heureuse coincidence, puisqu'on sympathise rapidement (on s'etait a peine parle pendant le stage) et que du coup on decide de louer une maison ensemble a Goa. J'apprends rapidement qu'Elyse a la phobie des chiens, et endosse avec bravoure le role de garde du corps / therapeute et decide de lui faire confronter sa peur, etant donne qu'avec 15 chiens errants au metre carre, il va etre difficile pour elle de profiter de son sejour ici sinon (et c'est bien comme ca qu'on soigne les phobies non?). Donc, a peine l avion atterri a Goa, et apres 45 min de taxi a travers des routes aussi chaotiques que cabossees et bordees de cocotiers fantastiques, d'echoppes multicolores et de snacks non-inodores, de bovins errants et de femmes aux saris rutilants, et de petites eglises blanchies a la chaux et de petaradants rickshaws, nous rejoignons Peter, aussi rencontre au teacher training en Thailande, a Anjuna, notre nouveau lieu de villegiature, et allons directement jeter un oeil a la plage, sable fin jonche de vaches curieuses, parasols et chiens gambadant gaiement.

Decidant de mettre Elyse a l'epreuve immediatement, je vise 2 chiens beiges au regard jovial et lui dis :"Look, we're going to walk past these dogs and you will be fine. I can see in their eyes that they are friendly, I promise they won't hurt you". Et sans meme attendre sa reponse, je m avance vers les chiens pour lui montrer qu'elle n'a rien a craindre. Et la, sans crier gare, l'animal se jette sur moi et croque allegrement mon mollet en grognant ferocement, devant les yeux horrifies d'Elyse. Il m'en faut plus pour paniquer, ayant moi meme un canide un peu derange a la maison, mais quand je vois le sang degouliner et les Indiens autour de moi crier "Crazy dog, crazy dog, rabies, rabies, you need hospital!!", je commence a stresser un peu aussi et apres avoir nettoye la chose au savon et a l'eau, saute dans le premier taxi avec ma comparse choquee et enjoins au taxi man de m'amener rapido a l'hopital le plus proche.



Vrindavan Hospital et ses medecins reputes pour leur serieux
C'est comme ca qu'on se retrouve a l'hopital Vrindavan, ou on me fait assoir sur un lit immediatement avec interdiction de me lever. Le medecin note 2-3 trucs sur une feuille et l'infirmiere m'ordonne de lever ma robe pour pouvoir me faire l'injection antirabique sur la fesse. A ce moment la surgissent 5 tetes de medecins et infirmiers a travers le rideau, scrutant attentivement mon arriere train, afin de s'assurer que la procedure etait bien menee. On me dit de remuer la jambe "pour que le vaccin se disperse bien" et quand je vois l'hematome laisse par la piqure, le peu d'empressement de l'infirmiere a eponger le sang qui degouine de la percee de l'aiguille, et l'air niaiseux des medecins qui trainent dans la piece et qui s'amusent a se peser a tour de role sur la balance, je commence a me dire que cet hopital a l'air un peu louche. Suspicion confirmee quand j'apercois sur la fameuse feuille remplie par le medecin une inscription "pulse: 72  blood pressure:70/110" alors que personne ne m'a pris ni le pouls, ni la tension!
Sourire  confiant avant que je decouvre l'incompetence des medecins
Un peu affolee de rentrer enragee a Geneve avec la bave qui coule le long du menton et le regard detraque, je finis pas obtenir le jour suivant d'une co-yogi le contact d'un bon medecin, le Dr Pradeep Kamat, chez qui j'obtiens rapidement un rendez-vous. Il me confirme que l'hopital Vrindavan est naze et que, comme je l'avais lu sur internet, on ne fait jamais une injection antirabique dans la fesse, car le vaccin se dissout dans le gras et est donc inefficace... et je commence donc ma nouvelle serie de vaccins chez lui, dans l epaule cette fois. Ouf... La vie peut commencer a Goa... Et quelle vie! Goa c'est une etrange superposition de plusieurs mondes:

1/ les vieux hippies a dreadlocks et aux habits a franges qui fument leur joints gentiments dans les memes cafes bio que ceux frequentes par ...
2/ les yogis, que tu reconnais partout a leur sac cylindrique sur le dos et a la maniere dont ils mangent leur salade nonchalament assis en lotus comme si c etait normal, et qui vont relaxer leurs muscles fatigues sur les meme plages ou les...
3/ jeunes fetards russes cuvent leur gueule de bois de la veille, travaillant ardemment a faire grimper les statistiques de melanome malin au sein de la population russe, a quelques metres des....
4/ touristes indiens dodus qui font faire tremper leur bedaine dans les flots grisatres de la mer arabique et barjaquant gaiement, pendant que...
4/ les locaux vaquent a leurs occupations, vont a l'eglise, trimballent des tas d'on ne sait trop quoi sur leur tete, creusent des tranchees au bord de la route, recoltent des noix de coco, jouent au criquet dans un champ et vendent fruits, vetements, bracelets et babioles a tous les precedents...

Je vais essayer de vous resumer une journee typique ici:

Coucher de soleil sur Arambol beach
6.30 : Mon reveil sonne. Je retire le sarong geant qui me sert de drap sur ma tete et me demande qui est assez tare pour se lever a une heure pareille en vacances mais j'entends Elyse se remuer aussi alors je me leve par solidarite.

6.50 : Je prends ma douche froide en maudissant Renee, la proprio de notre guesthouse, qui avait justifie le prix un peu eleve de la maison par le fait qu'elle disposait d'un chauffe-eau (qui a l'air de marcher seulement les annees bisextiles), et apres jala neti et sutra neti, je commence ma session de pranayama dans notre salon alors que le soleil se leve sur le joli jardin bien entretenu de chez Renee.
Rene's guesthouse
7.45 : Nos tapis de yoga sous le bras, Elyse et moi traversons la rue pour arriver au shala, qui se trouve a l'arriere d'Artjuna, petit cafe tres sympathique au milieu des arbres, dote d'un magasin de bijoux, de vetements, et de carnets relies en tissus ou je me deleste regulierement de tout excedent de roupies dans mon portefeuille.

8.30 : Apres 45 min d'attente assise par terre a regarder les autres pratiquer et a m'interroger sur l'inegale application de la loi de la gravitation entre nous yogis ("Roh la la, t'as vu ces vinyasas? On dirait qu'elle vole cette fille! Pourquoi moi je m ecroule comme une vieille loque quand je saute?" - si vous vous demandez la reponse, c est bien simple : les bandhas mes amis, les bandhas!!) en attendant qu'une place se libere, j'entends le typique "ONE MORE!" de Rolf, et j'etale finalement mon tapis en evaluant mentalemet la bosselure du sol (= terre battue jonchee de pierres) et les bleus subsequents qui vont en resulter quand j'essaierai de rouler sur mon dos pour garbha pindasana, et c est parti! Rolf et Marci sont on ne peut plus differents l'un de l'autre, mais tous deux d'excellents profs. Rolf est tellement discret que tu l'entends a peine arriver quand il vient pour t'ajuster, tandis que Marci est audible a l'autre bout du shala quand elle reprimande un autre eleve a pleine voix "NO, NO YOU DON'T DO THAT!!" ou quand elle s'exclame de son typique "RELEASE YOUR BUTT!! NO, NOT LIKE THAT,  RELEASE YOUR BUTT!!", joignant le geste a la parole poru s'assurer que tu release bien ton butt pendant les backbends, quand elle t'attrappe pas par les cheveux pour t'aligner la tete avec le reste de la colonne pour les flexions avant. Mais tout le monde reconnait que Marci est tres stricte et super prudente pour eviter que les gens ne se (re)blessent, ce qui est bien trop commun malheureusement dans le monde de l'ashtanga, et c'est donc de bon coeur que nous nous faisons houspiller allegrement tous les matins.

Le cafe / shop / shala Artjuna
10.30 : Apres un declicieux savasana sous les arbres avec chants des oiseaux et "crrcrrcrr" des insectes en fond sonore, je rejoins mes comparses autour de la grande table pour un ptit dej dans le cafe. Les discussions tournent autour de 3 themes: 

- le yoga (sans blague), avec en sous categories: le dernier article du New York Times "How yoga can wreck your body" et comme c'est n'importe quoi parce qu'il a meme pas de statistiques valables, les postures dans lesquelles tu viens de te faire ajuster et comment ca a revolutionne ta pratique, comment ce mec a cote de toi puait l'ail et la transpi et comme ca a pourri ta pratique, comment depuis que tu pratiques 6 jours par semaine t'as plus de vie sociale, comment le bikram c'est trop naze et coment l'iyengar c'est bien de temps en temps mais quand meme y a rien de tel que l'ashtanga...

- les plans de la journee (comprenez, a quelle plage tu as prevu d'aller aujourd'hui), avec en sous categories la qualite du sable a Asvem beach, la musique trans qui gache un peu .l'ambiance a Vagator beach, les fameux brownies au chocolat de Candolim beach;

- les problemes digestifs des uns et des autres (comprenez, qui a manque sa pratique aujourd'hui pourcause de diahree, dans quel restaurant il a dine hier soir, "est-ce que tu peux me refiler le numero du medecin ou t'es allee deja?", ce qui fait deriver la conversation vers les medecines alternatives quand quelqu'un raconte que la medecine occidentale c'ets de la merde, et qu'un medecin ayurvedique a soigne sa cousine d'un cancer de la thyroide, suivi de "est-ce que tu peux me refiler le numero du medecin ayurvedique alors?")
Pendant ce temps, le serveur nepalais s'arrache les cheveux avec les multiples commandes simultanees de salades de fruit sans banane mais avec double dose papaye, et de sandwich a l'omelette mais sans onion et tomate et a la place du pain normal un croissant, et "c'est bien du gingembre frais dans le the au gingembre?" (les yogis sont chiants avec leur bouffe en general) alors que le brunch s'etire gentiment jusqu'a 15h, quand qqun de tres determine s'exclame "allez, j'y vais, je vais faire une sieste", ce qui encourage les autres a se decoller de leur siege pour aller s'ecrouler ailleurs, dans un autre cafe ou sur la plage, puor avoir au moins la sensation d'avoir fait quelque chose de sa journee... 

15.00 : Sans avoir paye mon ptit dej (j'y pense environ 2 fois sur 10, j'imagine la faute a mon cerveau surstimule ici...mais les serveurs ont bonne memoire), je retraverse la rue jusqu a chez Renee's pour enfourcher mon scooter rouge, m'engage sur la route avec grande fierte (d-avoir surmonte ma peur viscerale de conduire cet engin de la mort, qui a pris la poussiere pendant tout une journee gare devant chez moi avant que que je me decide enfin a tenter de le dompter). Je zigzague entre les chiens enrages, les trous, les vaches qui surgissent des buissons, en humant l'air indien sous un ciel radieux, ma comparse a l'arriere chantant des mantras gaiement et benis le ciel d'avoir la chance d'etre ici! 

15.20 : Etalee sur mon transat, je suis soudain atteinte d'autisme et n'entends meme plus les petites vendeuses ambulantes qui essaient de nous refiler des "saaari, saaari" "coconut, good coconut" "foot massage madam" "charas charas" car je suis immergee dans l Europe medievale et les aventures d'un pauvre macon qui se reve constructeur de cathedrale (Pillars of the Earth, de Ken Follett, ca sonne bof mais c est un super pave que je vous recommande pour la plage, les voyages en train, les coupures de courant...).

15.45 : Je leve la tete, intriguee par une voiture qui devale la plage toute sirene hurlante, un mec debitant un truc incomprehensible dans un haut parleur. Selon mes co-plagistes, c'est un message enjoignant fortement les vendeurs ambulanst d'arreter de harceler les touristes et de deguerpir fissa. Comme ca m'a reveille, je decide d'aller me baigner.

16.00 : Apres m'etre fait rouler bouler dans les mega vagues grisatres pendant 10 minutes et avoir perdu la moitie de mon maillot et de ma dignite dans la bataille, je retourne deconfite mais rafraichie aux transats. Des copines reviennent du bar de la plage avec un naan a l'ail et un veggie burger et la traduction de ce que disait le mec dans la voiture un quart d'heure plus tot: rien a voir avec un avertissement aux vendeuses ambulants, en fait il avertissait que quelqu'un venait de se noyer dans la plage d'a cote.

16.02 : Je replonge dans mon bouquin.

16.08 : De nouveau interrompue dans ma lecture par des cris offusques provenant de Sophie, une copine reunionnaise joviale qui a fait des trucs assez atypiques dans sa vie (remplir des cylindres de roches au Canada, se raser la tete par solidarite contre le cancer, mesurer des thons sur des chalutiers en Antarctique - desolee si j'ai rien compris a ce que tu m'as dit et que je transcris mal Sophie :). Je me resous a quitter ma cathedrale et tourne la tete pour voir une grosse tete de vache la tete dans l'assiette de Sophie, se regaler de ses frites, imperturbable. Sophie declare forfait et lui cede meme la fin de son burger, et la vache s'en va finalement, repue, alors que l'estomac de Sophie gargouille encore. Bel example de specisme a l'envers!

16.12 : Je retourne a ma lecture.

16.15 : Me sentant observee, je leve les yeux et apercois une poignee d'Indiens de type male, en file indienne, vetus d'habits de ville et de sac a dos, voire d'attaches-case, qui nous devisagent gaillardement sans gene aucune. On m'a briefe sur eux, ce sont des touristes du 2eme degre, c est a dire des touristes qui viennent pour voir des touristes. En fait des Indiens des etats voisins qui viennent en tour organise a Goa specialement pour observer les impudentes occidentales a moitie a poil que nous sommes... Goa est en effet le seul etat en Inde ou tu peux te promener en short et en debardeur, et en bikini sur la plage sans provoquer outrage et scrutage (a part de la part de ces touristes en question). Peut etre en raison du passe colonial et de la majorite chretienne, ou peut etre parce que les hippies des annees 70s ont fait tellement pire que ca que plus rien ne les choque.

16.18 : Je reprends les aventures de mon macon et de sa cathedrale.

17.10 : Un debat s'ouvre dans notre petit groupe. Est-ce qu'on reste la our le coucher de soleil ou est-ce qu'on va manger quelquepart? Ceux qui commencent leur pratique le matin a 5h militent pour un diner tot et les autres votent pour rester la encore un moment. Marlene, une Suedoise londonnienne d'adoption make-up artist au rire frequent et cristallin, dit qu'elle s'en fout du tant qu'on va dans un endroit ou ils ont des brownies au chocolat / des pancakes au nutella / de la mousse au chocolat (selon l'obsession du jour) comme dessert (cette meme Marlene sera depitee quelques jours plus tard quand un medecin ayurvedique, qu'on est tous alles voir les uns apres les autres pour se faire diagnostiquer tout et n importe quoi sur al base de notre pouls et de la couleur de notre langue, lui dira qu'elle doit absolument eviter le chocolat, qui est nefaste pour son profil doshique). Kayo, une japonaise completement bargeot mais adorable s'exclame un truc que personne ne comprends. Tout le monde la regarde et fait oui de la tete et retourne a sa conversation.

18.00 : L'inertie l'emporte et on reste la pour le coucher de soleil, assez formidable il faut le dire, un fondu rose violace derriere le decoupage cartepostalesque des cocotiers bordant la plage.

19.00 : Apres avoir cherche nos scooters pendants 20 minutes a travers le champ de terre qui surplombe la plage (enfin je parle pour moi, mon sens de l'orientation n'etant pas des plus developpes comme certains d'entre vous ont pu remarque), on part pour le resto, ou les discussions reprennent autour des 3 themes cites plus haut, accompagnes des divers evenements phares de la journee, generalement racontes par les aventuriers qui ont eu l'energie supreme de faire autre chose que de larver sur la plage (qui est alle chez le Dr Kamat pour obtenir des antibiotiques pour son infection a la fesse resultant de l'incrustation d'un gravier suite a une chute bourree, qui a essaye un cours de yoga Iyengar dans un autre shala, qui est alle acheter des chaussettes a Mapusa parce qu'il fait un peu frais la nuit quand meme, comment Anne a fini dans une riviere apres avoir fait une fausse manoeuvre a scooter sur un pont qui ne pardonne pas).

20.45 : Retour a la maison (les ashtangis ne sont pas des fetards inveteres vous l'aurez note). Je me rue dans la douche pour recurer la poussiere rouge et le sable colles a tout mon etre, et m'apprete a repose mon savon au curcuma ayurvedique sur le bord de la fenetre quand j'entends Elyse crier. J'abrege et je sors voir ce qui se passe. "It's Jeremyjee!!" couine Elyse. "You have to take him out!". Jeremyjee, c'est le nom que nous avons donne a la, ou plutot ce qui s est avere etre LES (nombreuses), petites grenouilles vertes, oranges et blanchatres qui peuplent les recoins de notre maison, et qui ont toujours la bnone idee de se mettre ou il ne faut pas (dans la cuvette des toilettes, sur le robinet de levier), ou de sauter sur la tete d'Elyse, qui, on l'aura compris, n'est pas une amie des betes. J'evacue Jeremyjee, tout en sachant qu'il va revenir dans 5 minutes.

21.35 : J'allume ma bougie a la citronelle pour envoyer un message pacifique aux moustiques leur expliquant qu'ils ne sont pas les bienvenus, glisse das mon monodrap/sari plie en deux (ils n'ont pas compris le concept de drap de dessous et de drap de dessus ici, alors je fais un sandwich avec mon sari en guise de pain et moi dans le role de la garniture) et reprends enfin ma lecture.

22.10 : J'entends un toctoc timide sur ma porte, prete a une nouvelle evacuation de Jeremyjee. "It's a spider, a big one! You have to take it out!".

22.15 : Apres avior evacue l'intruse avec le verre et l'assiette desormais consacre a cette activite, et resolu de me recycler dans la desinsectisation si je ne trouve pas de job a mon retour en Suisse, je m'endors paisiblement apres cette journee eprouvante, me reveillant periodiquement pour claquer le moustique importun qui n'a pas compris mon message pacifique et me force a recourir a la violence.

Jeremyjee!
Jeremyjee!
Un fruit stall et taxi stop a Anjuna sous les arbres
Ma chamber chez Renee's
Apres deux semaines de ce rythme dement, j'etais contente de continuer mon sejour dans un autre centre de yoga de Goa, Purple Valley, surement nomme ainsi car situe au fin fond d'une rue chicos bordee d'enormes bougainvilliers  pour suivre un workshop de 2 semaines avec Kino McGregor, une des rares "grandes figures" feminine de l'ashtanga, et son mari Tim Feldmann. Bien que differente de ce que j'attendais, Kino s'est revelee tres utile au niveau purement technique, decomposant les differentes etapes et modifications possibles pour un jour pouvoir accomplir un jump back / jump through decent, mais egalement impitoyable malgre son air innocent dans son minishort violet et sa voix nasillarde, te faisant enchainer les drop back les uns apres les autres sans que tu aies le temps de dire tes dernieres volontes... Moult rencontres sympathiques a Purple Valley aussi, et c'est avec grand regret que j'ai du abreger mon workshop pour cause de double infection parasito-bacterienne peu ragoutante (qui a valu au pauvre Jeremyjee cache dans les toilettes de se faire vomir dessus par megarde lors d'une malheureuse occasion).

Apres une enieme visite chez le Dr Kamat, et une prescription de 6 medicaments simultanes accompagnes d un sirop rose fluo qui ne m'inspirait guere confiance, je vais pourtant un peu mieux aujourd'hui et vais reprendre la pratique avec Rolf & Marci encore une semaine avant de rentrer enfin en Suisse partir pour... Mysore, le berceau de l'ashtanga!!

Je dois filer car on part, une fois n'est pas coutume, visiter un vieux fort a Chapora (je sais pas trop ce qu'il a de special, le guide local se bornant a resumer :"Ladies are advised not to visit the Fort alone") mais j'essaierai d'extraire le poil que j'ai dans la main au tractopelle et d'ecrire plus souvent parce que j'ai oublie les 3/4 des trucs que je voulais raconter et des photos que je voulais poster (c'est le syndrome Goalzheimer je crois...). A bientot!

St Michael Church (si je ne me trompe pas)

Au pied des "Jesus Steps" (halo paranormal au dessus de ma tete = malediction divine pour me punir d'avoir ose moquer noter Sauveur? - ou tache de gras de samosa sur la lentille de mon appareil photo?)
Et au top des steps...
Elyse et Sophie en plein degustation devant le shala, a Artjuna
Rolf, plus discret que ses ajustements (photo by Glenn Gosling)
Marlene, au centre (photo by Glenn Gosling)
La pratique guidee du vendredi matin, 6h! Le soleil se leve juste a temps pour les postures assises. (photo by Glenn Gosling)
Sebastian et Marci qui s'acharnent sur une pauvre victime (photo by Glenn Gosling)
     Svanasavasana! (thanks Marlene for the pic :)







Peaceful headstand (photo by Glenn Gosling)