24 March 2010




















Là, c’est mon collègue Bishnu qui vient de tomber en panne alors qu’on rentre d’une visite à l’ONU. Il va faire réparer sa moto et me lance sur le bas-côté en me disant de rentrer en taxi. Le jour tombe, je ne sais pas dans quel quartier on est, je marche, je marche, pas de taxi... Finalement j’en aperçois un, je me lance sur la route et saute presque en marche tellement j’ai peur de le louper et lui lance « Gairidhara Chowk ! » (c’est là que j’habite). Et là, le chauffeur se retourne et me hurle : « JAO ! JAO !! JAO !!! » d’un air super agressif (« jao » c’est l’aimable mot népalais pour dire « casse-toi »). Je me dis que Gairidhara est peut-être pas sur son chemin et sors du taxi, en trouvant quand même sa réaction un peu extrême. Quand j’atteins le trottoir et rejette un oeil au taxi, je réalise qu’en fait ce n’était pas un taxi ! Mais une voiture particulière, de la même marque que les taxis, et blanche, d’où ma méprise ! Et d’où la réaction du gars, qui a probablement cru se faire attaquer...
Cette semaine-là, on se fait emmener par des avocats de notre ONG au Tribunal de District de Kathmandu, pour assister à leur rencontre trimestrielle visant à améliorer le respect des droit de l’homme dans le contexte de procédures pénales. Les 15 juges, tous des hommes, sont avachis sur des canapés et baillent ostensiblement quand notre avocat commence son speech. Après 5 minutes, deux d’entre eux commencent à lire le journal. Le président regarde sa grosse montrée dorée du coin de l’oeil et sirote son thé dans une tasse Pokémon. Deux des juges se mettent à ricaner car un d’entre eux a un bouton qui manque à sa chemise. Malgré tout, nos avocats persistent, insistent avec enthousiasme sans s’énerver et obtiennent quelques réactions. Difficile d’évaluer le succès de la rencontre étant donné que tout était en népalais, mais respect pour nos avocats.
On assiste ensuite à une audience. Expérience assez intrigante : il s’agit d’un procès pénal pour kidnapping. L’accusé n’est pas là car il a été libéré sous caution et on ne le trouve plus, la victime n’est pas là non plus, on ne sait pas pourquoi, et le procureur non plus car il a d’autres chats à fouetter, et c’est donc juste une rencontre entre le juge et les avocats de la défense et de la victime. Dans la même pièce, deux accusés en menottes attendent leur tour sur un banc, et de l’autre côté de la pièce, un clerk recueille la déposition d’un autre accusé (c’est cela que la justice népalaise entend par « le doit d’être entendu par un juge » : du temps que le juge est dans la même pièce, ça marche, même si il est en train de faire autre chose).
Visite ensuite à la Cour Suprême, où la procédure a l’air d’être un peu mieux respectée, et les avocats et juges plus compétents. Un des juges est une femme, miracle ! On apprend que c’est la seule. C’est déjà ça !

Là, c’est Sophie qui s’en va pour rejoindre le OHCHR. C’est triste alors on fait une mise en scène triste.

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